Pour que la RDC s’approprie le projet de construction d’un chemin de fer  transnational et transcontinental (Tribune de Walter KAILA)

plateau analyse
PAR Deskeco - 26 aoû 2020 09:26, Dans Analyses

Contexte

Le niveau de pauvreté de la population dans les milieux ruraux est très élevé : il n’y a pas de routes adéquates pouvant permettre les échanges. Le développement du pays est plus au niveau de la périphérie ; les flux des échanges entre les provinces est très insuffisant surtout en produit manufacturiers, cela est dû entre autre au niveau peu élevé de l’industrialisation du pays mais aussi aux problèmes de réseaux et  d'infrastructures de transports : les moyens des transports sont  soit inexistants soit dans la plus part de temps très lents, ce qui ne favorise pas la croissance de la productivité.

A titre d’exemple : De Lubumbashi à Mbandaka par rail, rivière et fleuve, il faut   5 semaines à 2 mois pour moins de 3000 Kilomètres.  Bref, le Congo profond est enclavé, il n’y a pas suffisamment d’intégration nationale par manque des voies de communications sérieuses.

Il y a très peu des villes dans le pays. Le peu de villes hérité de la colonisation son sur peuplées, elles ont tendance à chercher à s’autosuffire, l’insuffisance des moyennes et petites villes tendent à concentrer la majorité des activités économiques sur les quelques pôles de développement et entraine ainsi un phénomène grandissant d’exode rural vers Kinshasa, Lubumbashi, Goma, Matadi … ce qui nourrit des velléités tribales qui jusque-là sont étouffés.

L’arrière-pays est aussi caractérisé par le manque d’énergie, presque pas d’électricité (même en intégrant la possibilité de construire quelques petits barrages hydroélectriques) et l’accès difficile aux carburants. Face à cette situation nous proposons un projet intégrateur autour d’un CHEMIN DE FER TRANSNATIONAL ET TRANSCONTINENTAL.

Description du projet

Ce projet s’inscrit dans une vision du développement en étoile du pays (le pays commence son développement par le centre et embrase tout le pays), il consiste à créer un chemin de fer transnational (transcontinental) pour les trains à grande vitesse passant par : Moipa - Kananga - Mbuji-Mayi – Kabinda – Kabalo – Nyunzu –Kalemie.  On entend ensuite négocier pour le relier à un réseau Angolais vers l’atlantique jusqu’à Luanda et un réseau Tanzanien vers l’océan indien jusqu’à  Dar es - Salaam  de façons à ouvrir le centre à l’international, favoriser des grands volumes d’échange des biens et services et réduire le niveau de pauvreté élevé. Ce chemin de fer prendra en antenne la ville de Kikwit, la ville de Lodja pour le dépôt stratégique du carburant à intérêt national, l’axe Kindu – Kisangani ainsi que l’axe Kasumbalesa- Kananga Ilebo –Kinshasa.  A partir d’un point stratégique choisi, on construira  des petites villes dans différentes  provinces dans un rayon de 350 kilomètres : des petites villes avec identités (villes universitaires, villes sportives, ville touristiques, centre de négoce,… ville d’industrie chimique,…) et créer l’interdépendance  entre les provinces et casser les velléités tribales et consolider l’unité nationale. Nous proposons qu’il n’y ait pas toutes les facultés dans chaque université et dans toutes les provinces : tu veux faire l’architecture tu vas à X province la médecine à Y province avec des très bonnes universités pas des trucs dans des hangars.

Nous proposons un projet intégré qui prévoit aussi la planification et la construction des plusieurs centrales thermiques à flamme interconnectées. Ainsi qu’un pipe-line Kalemie – Lodja.

projet chemin de fer

Ce projet est d’abord un projet national mais il nécessitera un travail de lobbying auprès de nos partenaires traditionnels et de nos voisins dans la sous-région pour le mener à bien. Ce projet ne s’inscrit pas dans un horizon temporel d’un seul mandat électif mais dans une vision structurelle de moyen et long terme.

Caractéristiques  techniques du projet cftt 5-9

Dans la 1ère phase

La distance à parcourir par le chemin de fer est d’environs : 3000 Km, la distance définitive, le nombre de ponts et autres sont à décrire dans le projet final.

Infrastructures à construire : chemin de fer, port sec, transport par installations fixes : pipe-line et gazoduc pour acheminer du pétrole et le gaz vers Lodja un point de réserve stratégique.

Gares, hangars magasins cités des travailleurs, ateliers d’entretien, équipement de télécommunication, centrales électriques. Les premières locomotives seront diesel et devraient céder la places à la traction électrique dès que les conditions seront réunies.

Ce projet est à coupler avec l’érection des centrales thermiques à flamme interconnectées de puissance raisonnable à dispatcher sur toute la trajectoire, d’un port sec à Kananga et d’un grand port et des terminaux des pipes line et des gazoducs à Kalemie aux bords du lac Tanganyika ainsi que des réservoirs stratégiques protégés à Lodja.

Le choix des partenaires doit se faire en privilégiant le sérieux et le savoir-faire.

Ce projet pourra entre autres :

  • Créer des emplois, et des richesses par le volume des échanges.
  • Permettre le développement  par des pôles et en étoile de la RDC partant du centre.
  • Lutter contre l’exode rural massif qui fait pression sur les infrastructures dans des grandes villes (dans le modèle de développement par pôles.) créer l’interdépendance des provinces et consolider l’unité nationale.
  • Il permettra l’évacuation aisée des matières premières et des produits finis des carrés miniers en faisant bénéficier ces flux aux autres concitoyens.
  • Trouver le secteur d’accueil pour les centrales électriques à venir et avancer sur la voie du mix énergétique (en considérant que l’énergie électrique est un input et pas un output à vendre).
  • Avoir  la possibilité de créer des stocks stratégiques des hydrocarbures au centre du pays, uniformiser le prix du carburant sur le territoire national et être en mesure de bénéficier des variations des prix sur le marché international.
  • Permettre d’augmenter le volume des échanges interprovincial et interrégional.

Ce que nous souhaitons.

Que la population s’approprie ce projet et le réclame aux autorités.

Walter KAILA, Economiste

 

 

 

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