Le ministre des Mines, Louis Watum, a présidé cette semaine une réunion d’orientation avec les Directeurs généraux des services publics et structures sous tutelle de son ministère, en présence du Secrétaire général aux Mines. Objectif : définir les axes prioritaires pour l’année 2026 afin de redynamiser le secteur minier, poumon de l’économie congolaise, mais en proie à de nombreux défis.
La rencontre a permis, selon une annonce du ministère de Mines, de définir et présenter les indicateurs de performance afin d’évaluer chaque responsable œuvrant dans le secteur. Louis Watum a exhorté les services et structures à œuvrer en synergie en vue de parvenir à des actions « concertées » et « mesurables ».
Plusieurs orientations stratégiques ont été actées, dont la mise en place d’une feuille de route opérationnelle alignée sur celle du Gouvernement. Ceci, conformément à l’appel de la première ministre lors de la 72ième réunion du Conseil de ministres tenu vendredi dernier. Judith Suminwa avait indiqué que le Programme d’action du gouvernement constitue la boussole exclusive de toute action publique.
La rencontre a également permis d’évoquer la question de la digitalisation comme levier de modernisation, transparence et d’efficacité. Le ministre veut ainsi que des travaux soient accélérer afin de relever ce défi pour la rentabilité du secteur.
De l’occasion, un projet de digitalisation dénommé « Data Warehouse » a été présenté, dont l’entrée en vigueur est prévue dans les prochains jours, indique le ministère dans sa communication. Le projet vise à centraliser, analyser et exploiter les données du secteur de manière transparente et efficace.
Pour rappel, malgré sa richesse géologique, la RDC fait face à plusieurs défis structurels dans son secteur minier, dont le manque de transparence dans la gestion des titres miniers. Un travail d’assainissement du fichier minier en 2025 a fait récupérer à l’Etat congolais 594 titres miniers et de carrières. Ces titres représentent 37 253 carrés miniers, soit environ 31 648 km² de terrain libéré pour une gestion conforme aux règles nationales.
210 droits miniers ont été classés en situation prolongée de force majeure ont été régularisés. Ces titres couvrent 18 709 carrés miniers et ont été reclassés comme actifs, ce qui rétablit les obligations fiscales, sociales et techniques de leurs titulaires.
D’autres obstacles auxquels fait face le secteur minier congolais sont notamment, la faible traçabilité des flux financiers, l’exploitation artisanale non encadrée, les conflits récurrents entre communautés et entreprises minières, et insuffisante transformation locale des ressources.
Face à cette situation, le ministre a récemment pris une décision ferme de suspendre les activités minières artisanales. Il suspend « à titre conservatoire et préventif les activités de toutes les entités de traitement des substances minérales issues de l'exploitation minière artisanale de la filière cupro-cobaltifère, sur l'ensemble du territoire de la République démocratique du Congo », peut-on lire.
Par cette mesure, les autorités de Kinshasa souhaitent en particulier mettre fin à l'envahissement des gisements industriels par les creuseurs artisanaux.
Le secteur minier représente plus de 90 % des exportations du pays et une part importante des recettes publiques. Sa modernisation constitue donc un levier central pour la croissance économique, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté.
Jean-Baptiste Leni