Dans un rapport intitulé « Impact des conflits et des déplacements sur l'agriculture, la sécurité alimentaire et les moyens d'existence dans les provinces d'Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Tanganyika », l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) constate une dégradation de la sécurité alimentaire dans ces provinces pour le premier trimestre 2025. En effet, certaines parties des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont sous le contrôle de l'armée rwandaise et des rebelles du M23.
Ce rapport, qui s'appuie sur l'analyse de l'échelle de mesure de l'insécurité alimentaire vécue (FIES), révèle qu'en mars 2025, la situation est alarmante dans les zones de conflit, avec 58 % des ménages en insécurité alimentaire aiguë élevée (Phase 3 ou plus de l'IPC), contre 39 % dans les zones épargnées.
Le Sud-Kivu arrive en tête des provinces avec un taux d'insécurité alimentaire modérée ou grave de 63 %, suivi du Nord-Kivu (61 %), du Tanganyika (60 %) et de l'Ituri (52 %).
Le rapport indique que les territoires les plus touchés sont notamment Masisi (80 %) et Kalehe (73 %). Cette crise est exacerbée par un contexte sécuritaire instable et la volatilité des prix alimentaires.
« La hausse des prix est citée par 38 % des ménages au niveau global, mais atteint 42 % en Ituri et 46 % au Nord-Kivu. Les ménages rencontrent des difficultés d'accès aux denrées (26 %) et subissent des pénuries alimentaires sur les marchés (31 %), particulièrement au Nord-Kivu et au Sud-Kivu », note le rapport.
Cette situation est également aggravée par un accès limité à l'aide humanitaire, surtout dans les zones contrôlées par l'armée rwandaise et les rebelles du M23, « ce qui accroît davantage l'insécurité alimentaire », précise le document.
Bruno Nsaka