RDC : La Bcc appelée à renforcer la présence de bureaux de change agréés dans les communes populaires de Kinshasa

Siège de la Banque centrale du Congo à Kinshasa
Siège de la Banque centrale du Congo à Kinshasa
PAR Deskeco - 15 oct 2025 07:13, Dans Actualités

Face à la disparité des taux de change appliqués dans les rues de Kinshasa par les cambistes informels, l’ancien député national Gael Bussa interpelle la Banque Centrale du Congo (BCC) à renforcer la présence des bureaux de change agréés dans les communes populaires. Pour lui, il s’agit d’une mesure urgente afin de protéger les citoyens contre les pratiques spéculatives qui fragilisent leur pouvoir d’achat.

« Le rôle de la Banque Centrale du Congo, en tant qu’autorité monétaire, est justement d’assurer la régulation du marché de change et la protection du consommateur. Tant que les cambistes de rue resteront les seuls accessibles, le petit peuple continuera de subir », a-t-il fait savoir sur son compte X. 

L’ancien élu plaide pour un rapprochement des structures financières réglementées du quotidien des Congolais. Selon lui, l’État, par le biais de la BCC, doit encourager l’installation de bureaux de change agréés dans les communes, les marchés et les grandes artères de la capitale, afin de réduire l’influence des cambistes informels, souvent accusés d’imposer leurs propres taux au détriment de la population.

Réagissant à ceux qui estiment que la BCC n’a pas compétence à créer des bureaux de change, Gael Bussa clarifie :

« Les bureaux de change sont des entreprises privées agréées, et non des structures créées directement par la BCC. Cependant, c’est bien la Banque Centrale du Congo qui autorise, réglemente et supervise leur fonctionnement. »

Il précise que la BCC dispose du pouvoir d’incitation et de régulation pour garantir leur présence sur tout le territoire national. Pour lui, renforcer les bureaux agréés dans les zones populaires, loin de dénaturer le rôle de la BCC, constitue au contraire une manière d’appliquer concrètement sa mission de stabilité monétaire.

À ceux qui pensent que la Banque Centrale n’a pas vocation à protéger le consommateur, l’ancien député rétorque :

« La BCC a la responsabilité de protéger le consommateur de la monnaie, c’est-à-dire le citoyen congolais, contre les abus, la spéculation et la manipulation des taux. »

Selon lui, chaque manipulation informelle du taux de change appauvrit directement le peuple, rendant la stabilité monétaire inaccessible au quotidien. « Renforcer la régulation, rapprocher les bureaux agréés et assurer la transparence des taux, c’est aussi protéger le pouvoir d’achat national », insiste-t-il.

De son côté, la Banque Centrale du Congo a réagi ce lundi 13 octobre 2025 à travers un communiqué officiel condamnant « l’attitude des cambistes manuels et de certains bureaux de change qui affichent des taux spéculatifs et irréalistes, totalement déconnectés des taux indicatifs de la BCC et interbancaires ».

La BCC rappelle que ses directives interdisent l’affichage des taux à l’extérieur des bureaux sur la voie publique, et exhorte les cambistes à se conformer à la réglementation en vigueur.

« La BCC appelle la corporation des cambistes manuels à respecter scrupuleusement ladite instruction et à s’abstenir de toute manipulation du taux de change qui perturbe le fonctionnement normal du marché », précise le communiqué.

Jean-Baptiste Leni 

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