Lors du 8ᵉ Congrès annuel du Cobalt Institute ce mercredi à Singapour, Kizito Pakabomba, ministre des Mines, a déclaré que la décision d'interdiction des exportations de cobalt par la République démocratique du Congo pour une durée de quatre mois est en cours de révision. Il a précisé que le pays discute actuellement avec les principales parties prenantes, notamment les sociétés minières Glencore, ERG et CMOC, concernant les prochaines étapes de sa politique d'exportation, selon des informations de Reuters.
Suspension des exportations de cobalt : une mesure salvatrice selon le gouvernement congolais
Les autorités congolaises avaient décidé le 22 février dernier de suspendre les exportations de cobalt, minerai essentiel pour la fabrication de smartphones, d'ordinateurs portables et de véhicules électriques. Selon l'Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (ARECOMS), cette mesure vise à stabiliser le marché du cobalt face à une offre excessive, tout en renforçant la traçabilité et le contrôle de la chaîne d'approvisionnement.
La hausse de la demande sur le marché international
Premier producteur mondial de cobalt avec 70% des réserves, la RDC a vu la demande s'envoler après l'annonce de cette suspension temporaire, révélant ainsi la dépendance mondiale. Le ministère des Mines a annoncé quelques jours plus tard une augmentation de 27% du prix du cobalt sur le marché international en seulement une semaine.
Le Cobalt Institute, organisation regroupant des industriels du secteur, prévoit pour 2025 une augmentation de plus de 10% de la demande, principalement due aux besoins croissants en batteries pour véhicules électriques. Ces besoins pourraient atteindre 227 000 tonnes, soit 11% de plus qu'en 2024, année où la croissance de la demande n'avait été que de 4% par rapport à 2023.
Selon Cobalt Bourse-Investing, le prix du cobalt en mai 2025 s'établit à 33 630,99 dollars américains la tonne, contre 30 000 USD précédemment.
Quid après la levée de la suspension ?
Concernant les mesures accompagnant la fin de la suspension, le ministre des Mines Kizito Pakabomba n'a pas souhaité fournir de détails, soulignant ainsi la complexité du dossier. Patrick Luabeya, président de l'ARECOMS, a cependant indiqué que la RDC pourrait imposer des restrictions aux exportations de cobalt après la fin de l'interdiction actuelle, tout en précisant que « les stocks qui ont fait baisser les prix ne sont pas encore épuisés, même s'ils ont été considérablement réduits ».
César Olombo