Glencore et CMOC ne parlent pas le même langage sur la relance des exportations de cobalt en RDC

Une plateforme de Glencore
Une plateforme de Glencore
PAR Deskeco - 24 mai 2025 09:28, Dans Mines

Confronté au risque de pénurie, le groupe CMOC, une entreprise minière chinoise, a sollicité la République démocratique du Congo, la semaine dernière, pour lever la suspension temporaire des exportations de cobalt, une mesure qui arrivera à son terme dans un mois. Pendant ce temps, Glencore, le géant du négoce des matières premières, soutient ouvertement les restrictions imposées par les autorités congolaises. Ces divergences d'opinion entre ces deux firmes internationales ont été révélées au grand jour par Reuters, l'agence de presse britannique.

Dissensions entre Glencore et CMOC

Lors d'une réunion en petit comité à l'occasion d'un sommet industriel à Singapour, les traders de la firme suisse Glencore ont indiqué que le marché avait besoin de prix stables avant toute levée de l'interdiction. Par conséquent, les pays producteurs devaient gérer la surproduction.

Ces mêmes traders ont indiqué que Glencore serait disposé à adopter un système de quotas si le Congo décidait de l'implémenter. Shirley Wang, de Shanghai Metals Market, a révélé que les fonderies chinoises ne possédaient des stocks que pour une période allant de deux semaines à six mois. Lors de cette même réunion, Kenny Ives, vice-président de CMOC, a plaidé pour la levée des restrictions sur ce métal essentiel aux batteries des véhicules électriques. D'après Ives, les réserves en Chine s'épuisent et il est impératif que le Congo autorise les mineurs à exporter librement leur cobalt. Il est important de souligner que le ministre congolais des Mines, Kizito Pakabomba, était présent à cette réunion confidentielle.

Pour Benchmark Mineral Intelligence, le scénario le plus probable serait soit une prolongation du ban suivie de quotas, soit une transition directe vers des quotas fin juin.

Dépendance mondiale au cobalt congolais

La demande de cobalt s'est envolée sur le marché international après la mesure de Kinshasa : au premier trimestre 2025, la demande a fortement augmenté suite aux bonnes ventes de véhicules sur les marchés : +22 % en Europe, +16 % aux États-Unis et +36 % en Chine, a indiqué Cobalt Institute, qui souligne que l'offre en cobalt pourrait afficher une augmentation de plus de 10 % au cours de cette année. Ces besoins sont liés à la fabrication des batteries de véhicules électriques.

S'agissant du coût, le prix du cobalt sur la bourse des métaux de Londres (LME) est passé de 21 000 USD la tonne fin février à plus de 33 000 USD la tonne au cours de ce mois.

Kinshasa maintient le suspens jusqu'au bout

Le ministre congolais des Mines Kizito Pakabomba a déclaré, le 14 mai, que la RDC réexamine actuellement cet embargo sur l'une de ses matières premières (cobalt). La décision de suspension temporaire des exportations de cobalt pour quatre mois expire le 22 juin. Une réflexion assidue et clairvoyante permettrait à la RDC de profiter de la situation puisque le secteur est une plaque tournante de son économie.

César Olombo

Articles similaires