Importation de l’électricité de l’Angola : pour le ministre Sakombi Molendo, c’est une mesure de transition, pas un aveu d’échec

Des lignes Haute Tension. Photo d'illustration
Des lignes Haute Tension. Photo d'illustration
PAR Deskeco - 27 oct 2025 14:30, Dans Développement durable

Le gouvernement congolais et la firme américaine HYDRO-LINK ont signé, en marge du Forum économique d’investissements tenu récemment à Washington, un protocole d’accord d’une valeur de 1,5 milliard USD. Ce partenariat vise, selon le ministère des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, à importer de l’électricité depuis l’Angola afin de pallier le déficit énergétique dans certaines régions minières du pays.

L’annonce de cet accord a suscité de vives réactions au sein de l’opinion nationale. Pour certains, ce projet traduit une dépendance énergétique paradoxale pour un pays disposant d’un potentiel hydroélectrique considérable, notamment à travers le méga projet d’Inga. D’autres y voient cependant une solution pragmatique face à la crise énergétique actuelle qui freine la production industrielle et minière.

Face à ces réactions contrastées, le ministre congolais des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, Sakombi Molendo, a réagi sur son compte X (ex-Twitter). Il a tenu à clarifier la portée de l’accord, soulignant qu’il s’agit d’une mesure temporaire destinée à combler un vide conjoncturel, et non d’un aveu d’échec de la politique énergétique nationale.

« L’importation temporaire d’électricité de l’Angola est une mesure de transition, pas un aveu d’échec. Le déficit est critique dans le Lualaba et le Haut-Katanga, où les mines tournent à 20 % de leur capacité. Inga reste le pilier, mais les interconnexions régionales nous permettent de répondre à l’urgence tout en renforçant nos capacités nationales, y compris le Grand Inga », a écrit le ministre.

Sakombi Molendo a également rappelé que le projet Inga demeure le socle de la stratégie énergétique nationale et continue de bénéficier d’un plaidoyer actif auprès des partenaires techniques et financiers. 

Selon les termes du protocole d’accord, le projet a pour objectif de transférer l’excédent d’énergie hydroélectrique angolais vers le Copperbelt congolais, une région stratégique pour l’exploitation du cuivre et des terres rares. La mise en service est prévue pour 2029, avec une capacité d’alimentation estimée à 1 200 MW, destinée à fournir une électricité stable aux industries minières et aux populations des deux pays.

« Cet accord constitue un jalon décisif pour la sécurité énergétique et le développement économique durable de la République démocratique du Congo. En exploitant le surplus hydroélectrique angolais et en développant une infrastructure transfrontalière solide, nous répondons aux besoins cruciaux de nos secteurs industriel et minier », avait indiqué Sakombi Molendo.

Jean-Baptiste Leni 

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