RDC-Chine : malgré son rapprochement avec Washington, Kinshasa entend maintenir des liens solides avec Pékin, et préserver son partenariat

Le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi, et le président de la Chine Xi Jinping
Le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi, et le président de la Chine Xi Jinping
PAR Deskeco - 29 déc 2025 09:47, Dans Actualités

La RDC ne veut tout de même pas perdre sa relation avec la République chinoise en dépit de ses rapprochements avec les Etats-Unis d’Amérique, qui sont ses principaux concurrents sur le plan économique international. En 2025, Kinshasa s’est fortement rapproché de Washington en espérant trouver une réponse à sa crise de l’insécurité dans l’Est, due aux multiples ressources naturelles, dont les minerais critiques. 

Cette partie du pays est déstabilisée par les rebelles de M23 soutenus par le Rwanda. Certaines entreprises américaines, telles que Apple, sont également accusées de chaîne d’approvisionnement illicite profitant de cette insécurité. 

Malgré ce rapprochement à la fois économique et militaire avec les Etats-Unis, la RDC ne souhaite pas gêner sa relation avec la Chine, un partenaire important voire historique. Avec la Chine, le gouvernement congolais partage par exemple un contrat important appelé « contrat sino-congolais », surnommé « contrat du siècle » qui consiste à échanger les minerais contre les infrastructures, conclu en 2008, ensuite revisité en 2024. 

La Chine a également construit la plupart d’édifices du pays, un partenariat parfois jugé sincère mais opaque. Ce que l’on reconnaît de la Chine, c’est aussi le respect de ses engagements conformément aux exigences internes d’un pays, tout en respectant le principe de la souveraineté d’un Etat. Pour le ministre de l’Économie nationale, Mukoko Samba, c’est une coopération de profondeur et d’ancienneté qui unit la RDC à la Chine.

« Le premier signe que nous avons vu, nous citoyens, de cette coopération, c’était la mission agricole chinoise, ce n’était pas du commerce, c’était de techniciens chinois. Je la définis par le fait de voir des personnes qui viennent de loin, de chine, et qui vont vivre dans des milieux ruraux au côté de congolais pour leur apprendre la culture du riz, c’est cela que j’appelle la profondeur et l’ancienneté sans oublier que cette coopération, en ses débuts, s’est également manifesté par de grands édifices, de grands bâtiments de Kinshasa, que tout le monde connait, le palais du peuple, le stade de martyr, ce sont les produits de la coopération avec la Chine », a-t-il reconnu. 

Pour le gouvernement congolais, l’économie chinoise possède actuellement une grande influence au sein de l’économie mondiale. On se rappelle encore de la guerre commerciale vaincue face aux taxes américaines imposées par l’administration Trump aux produits chinois aux Etats-Unis d’Amérique. Pour le gouvernement congolais, il faut tirer profit du partenariat avec Pékin. Mukoko Samba souligne également que les échanges unissant les deux pays ne sont pas seulement commerciaux. 

« Il est évident que si vous voulez voir ce que rapporte à une nation l’ouverture économique au monde, il faut aller à la province de Zhejiang et visiter la ville comme Yiwu, qui est un vrai supermarché du monde. Ce n’est pas simplement culture, ou commerce mais ce sont également les échanges entre les humains, entre peuple. Aujourd’hui, il est évident que l’économie chinoise tire l’économie mondiale, ce qui est bon développement du point de vue économique international, la chine va continuer de jouer ce rôle, et c’est la raison pour laquelle nous voulons tirer profiter justement de ce partenariat avec la Chine », déclare-t-il.   

Plusieurs projets les plus emblématiques du pays réalisés par la Chine dans le cadre de la coopération bilatérale et, plus particulièrement, de la convention sino-congolaise basée sur le principe « infrastructures contre ressources ». Sur le plan des infrastructures routières, on note la réhabilitation du Boulevard du 30 Juin à Kinshasa, exécutée par la société chinoise Sinohydro, ainsi que la modernisation de la route Likasi-Kolwezi dans le Haut-Katanga, un axe stratégique pour le transport minier, il y a également la construction de rocade pour désenclaver Kinshasa. 

Dans le secteur de la santé, la Chine a construit l’hôpital du Cinquantenaire de Kinshasa, l’un des plus grands établissements hospitaliers modernes du pays. Sur le plan énergétique, elle a piloté la construction du barrage de Zongo II, aujourd’hui en service, et participe au développement du projet Inga III. L’éducation a aussi bénéficié de cette coopération à travers la construction d’écoles publiques. Enfin, dans le domaine minier, la Sicomines (Sino-Congolaise des Mines), coentreprise entre des sociétés chinoises et la Gécamines, constitue un projet phare : elle permet le financement d’infrastructures en échange de l’exploitation de ressources minières.

Jean-Baptiste Leni 

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