Lutte contre la corruption : le CNPAV appelle à la renégociation de l'accord RDC-Dan Gertler signé en 2022 sur les mines

De gauche à droite : Lewis, membre du CNPAV
De gauche à droite : Lewis (membre du CNPAV) et Jean-Claude Mputu, porte-parole du CNPAV
PAR Deskeco - 01 nov 2024 00:12, Dans Corruption

 

La coalition le Congo n’est pas à vendre (CNPAV) a présenté, ce jeudi 31 octobre 2024 à la presse, les points clés qu'une renégociation de cet accord de 2022 devrait inclure avant d'envisager un allègement des sanctions. Pour cette structure, la renégociation devrait obliger à l'homme d'affaires israélien Dan Gertler une reconnaissance d'avoir acquis certains actifs de manière illicite; ula renégociation devrait procéder à une évaluation indépendante du portefeuille d'actifs qui lui est affilié ; la mise en place d'un mécanisme de restitution supervisé par des parties indépendantes ; une indemnisation de la RDC pour les actifs illicitement acquis; une restauration de l'espace civique avec retrait total des charges contre es acteurs de la société civile et protection des lanceurs d'alerte.

À la deuxième partie de cette conférence de presse animée à l'hôtel Memling,  à Gombe, le CNPAV, à travers l'une de ses organisations membres, à savoir Unis, a présenté aux professionnels des médias le deuxième numéro de son bulletin intitulé "Kanyaka-Rushwa" sur les cas de corruption et faits assimilés rapportés entre juillet et septembre 2024. Cela, pour marquer le ferme engagement de cette coalition à assurer la veille citoyenne sur les cas de corruption et actes assimilés en République démocratique du Congo.

"En continuité du premier numéro de Kanyaka-Rushwa qui avait recensé les cas de corruption et faits assimilés pour la période allant de janvier 2024 en juin 2024, ce deuxième numéro présente les faits rapportés entre juillet et septembre 2024", a précisé Jimmy Kande, coordonnateur de Unis/RDC, membre du CNPAV. 

Il a souligné que ce deuxième numéro a été rédigé dans un contexte marqué par ce qu’on peut qualifier de feu vert du président de la République, déterminé à désormais « fouiner dans le passé ». 

Unis estime que cette situation des cas de corruption et des actes assimilés pour la période allant de juillet à septembre 2024 montre qu’il y a une certaine volonté dans le chef de l’actuel ministre de la Justice pour qu’il y ait de la lumière autour des cas de corruption qui sont signalés. Cela pourrait, selon Unis, contribuer à dissuader les auteurs de ces actes répréhensibles. 

Unis appelle, cependant, le ministre à ne pas se limiter à communiquer sur les injonctions de poursuites contre les personnes incriminées mais à s’assurer réellement que les enquêtes soient menées et que toute la lumière soit faite. 

Autrement, poursuit Unis, ces différents communiqués vont finir par devenir une simple routine destinée à endormir le peuple. 

"Ici c’est donc plus d’actions qui doivent être privilégiées en lieu et place des communiqués. Par redevabilité, chaque fois que le ministre communique sur l'ouverture d’une enquête, il sera nécessaire que dans la mesure du possible et dans le respect du secret de l’instruction pré juridictionnelle qu’il revienne même sur les conclusions sommaires desdites enquêtes", suggère cette organisation membre du CNPAV.

Par ailleurs, Unis recommande au  ministre de la Justice de s’engager aussi à "garantir l’exigence de la transparence dans les procédures judiciaires en accordant aux médias et organisations de la société civile de contrôler les activités des tribunaux et de dénoncer les cas de corruption judiciaire" comme l’a promis le gouvernement en place dans son programme d’actions 2024-2028. 

En termes de recommandations formulées selon chaque fait de corruption, Unis demande à la justice congolaise, en ce qui concerne les condamnations à l'étranger, de s’autosaisir pour sanctionner ses entreprises selon le droit interne. 

Au niveau de l'ESU, Unis estime important de dépolitiser le secteur de l'ESU en appliquant correctement la loi sur le personnel de l’ESU. Cette loi prévoit l’élection des comités de gestion des établissements de l'ESU. Ceci contribuera à plus de recevabilité dans le chef des gestionnaires envers leurs pairs.

S'agissant des entreprises du portefeuille de l'Etat, Unis recommande notamment de réaliser un inventaire rigoureux du patrimoine immobilier de l'Etat affecté à ces entreprises.

En ce qui concerne la passation des marchés publics, Unis recommande notamment que la loi relative à la passation des marchés publics soit scrupuleusement respectée par les ministères sectoriels et services étatiques. Principalement la DGCMP et l’ARMP qui doivent remplir correctement leurs fonctions afin de constituer un barrage à la corruption, notamment en rendant public les marchés non stratégiques ou de souveraineté afin que tous les compétiteurs soient équitablement traités. 

À propos des missions des organes publics de contrôle, Unis recommande notamment d'éviter toute relation pouvant remettre en cause l’indépendance et l’objectivité du contrôleur public dans l’exercice de sa mission.

Au gouvernement et au parlement, Unis recommande de doter la RDC d’une loi anticorruption et d’une loi sur l’accès à l’information dans les meilleurs délais.

Bienvenu Ipan 

 

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