Le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a appelé à des mesures urgentes supplémentaires pour redresser les finances publiques, dans un contexte de guerre imposée dans l'Est de la République démocratique du Congo par le Rwanda et ses supplétifs du M23. Le chef de l'État a lancé cet appel lors de la 42e réunion ordinaire du Conseil des ministres, tenue le vendredi 2 mai 2025 à Kinshasa.
"Ce conflit engendre une augmentation significative des dépenses sécuritaires dans un contexte de ressources limitées. Cette conjoncture particulière impose un contrôle rigoureux du cadre macroéconomique, afin de préparer l'accélération du développement économique par la mise en œuvre de mesures urgentes de redressement et l'assainissement des finances publiques", a déclaré Félix Tshisekedi, selon le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
Le président a souligné que "l'amélioration des finances publiques par cette voie aura un impact significatif sur la situation monétaire, en facilitant le maintien d'une politique monétaire restrictive, contribuant ainsi à la maîtrise de l'inflation et à la stabilité du taux de change", peut-on lire dans le compte-rendu.
Évaluation des structures créées au sein des ministères
Par ailleurs, le ministre Muyaya a indiqué que "le président de la République a rappelé que notre pays a pris des engagements importants vis-à-vis des institutions de Bretton Woods, en particulier le FMI, dans le cadre d'un programme d'appui fondé sur la facilité élargie de crédit et la facilité pour la résilience et la durabilité".
Concrètement, des mesures exceptionnelles seront prises, notamment la rationalisation des dépenses liées à certaines institutions dont la pertinence n'est plus avérée, mais qui continuent de mobiliser d'importantes ressources publiques.
Le président Tshisekedi a ainsi demandé au gouvernement d'identifier les structures créées ces dernières années, en particulier au sein des ministères, et d'analyser leur valeur ajoutée par rapport aux ressources qui leur sont allouées. Cette évaluation portera sur les dépenses directes provenant du Trésor public, ainsi que sur les ressources publiques indirectement mobilisées, qui pourraient être réaffectées au compte général du Trésor.
Suppression ou reconfiguration optimisée de certaines structures envisagée
Félix Tshisekedi a insisté sur le fait que son propre cabinet serait également concerné par cet effort de rationalisation.
Dans cette optique, il a chargé la Première ministre, avec l'appui de son cabinet, de proposer rapidement une méthodologie claire et de mener ce travail avec célérité et rigueur. À l'issue de cette évaluation, des mesures pourraient aller de la suppression pure et simple à la reconfiguration optimisée de certaines structures.
"Nous devons être conscients qu'une offre économique innovante et indispensable est nécessaire pour dégager les ressources nécessaires aux projets structurants, porteurs d'amélioration des conditions de vie de la population. Cette offre économique ne saurait être dissociée d'un redressement réfléchi, efficace et durable de nos finances publiques", a conclu le chef de l'État.
Bienvenu Ipan