Pour Jean-Pierre Okenda de la société civile, l’industrialisation de l’économie nationale de la République démocratique du Congo représente une opportunité majeure qui semble se profiler à l’horizon. Il l’a affirmé samedi lors du forum sur les opportunités et la transition énergétique pour les personnes vivant avec un handicap en RDC, organisé à Kinshasa par l’ASBL Oisillons Groupe et partenaires.
« L’industrialisation de l’économie nationale, avec l’opportunité de vendre les minerais pour sortir de l’économie de subsistance que nous pratiquons depuis l’époque coloniale belge et aller vers la création de richesses grâce aux minéraux que nous possédons, est une chance importante qui semble poindre à l’horizon », a déclaré Me Jean-Pierre Okenda, l’un des intervenants à ces assises.
Selon lui, ce forum visait à sensibiliser les personnes vivant avec un handicap au fait que la RDC, considérée comme un pays regorgeant de métaux stratégiques essentiels, est classée deuxième producteur de cuivre et premier producteur de cobalt – un minerai nécessaire à la fabrication de batteries et de voitures électriques. Cela implique, a-t-il expliqué, d’abandonner les énergies fossiles, réputées polluantes, pour se tourner vers des énergies propres et renouvelables, telles que les barrages hydrauliques.
« Cette notion nous pousse à délaisser le pétrole au profit de l’exploitation des métaux. Il y a également le coltan, très utilisé dans la téléphonie. Pourtant, cela ne profite pas à la RDC, qui fait face à une forte demande et devrait industrialiser son économie pour éradiquer la pauvreté », a souligné Me Okenda.
Sortir de la logique de vente des minerais pour créer de la richesse
« La Banque mondiale estime à environ 20 le nombre de métaux critiques présents dans le sous-sol congolais. Vous comprenez donc les opportunités que cela représente pour la RDC. Mais il faut abandonner la logique de vente brute des minerais pour privilégier la création de richesses à partir des ressources que nous détenons », a-t-il insisté.
Par ailleurs, pour relever ces défis, Me Okenda a rappelé que la simple possession de ces métaux ne suffit pas : il faut travailler, notamment en tenant compte des risques environnementaux et des droits humains. Malgré ces enjeux, le pays ne tire pas profit de ses ressources, comme en témoignent les statistiques qui le classent premier producteur de cobalt, entre autres.
Il a également déploré le niveau de vie des Congolais, marqué par un déficit criant en infrastructures, notamment routières, qui permettraient de connecter Kinshasa au reste du pays. Malgré son potentiel, la RDC reste l’un des pays les plus pauvres au monde.
« D’où la nécessité de travailler davantage pour transformer ces potentialités, y compris hydrauliques, en richesses tangibles. Il faut doter la RDC des compétences nécessaires pour maximiser les opportunités offertes par la transition énergétique », a-t-il conclu.
Bienvenu Ipan