La République démocratique du Congo s’apprête à accueillir du 25 au 26 novembre 2025, à sa capitale, la première édition de la « DRC Oil & Gas Week », un forum international qui ambitionne de mettre en lumière le potentiel énergétique du pays, en particulier dans les zones de la Cuvette Centrale, du Bassin Côtier et de la Branche Ouest du Rift Est-Africain.
Ce rendez-vous de haut niveau rassemblera investisseurs, opérateurs pétroliers, responsables gouvernementaux, régulateurs et experts venus d’Afrique et d’ailleurs. Il s’agira pour eux de discuter des opportunités d’investissement, des défis réglementaires et environnementaux, ainsi que des perspectives de croissance dans le secteur des hydrocarbures en RDC.
Au programme : conférences, ateliers, expositions, tables rondes et séances de réseautage. Ces moments d’échanges permettront notamment d’aborder des sujets comme les nouvelles technologies d’exploration, la transition énergétique et la gestion durable des ressources. Les inscriptions ont été ouvertes depuis le 5 août 2025 via le site officiel de l’événement.
Contexte et enjeux autour du secteur pétrolier congolais
Le secteur pétrolier en RDC reste largement sous-exploité, bien que le pays dispose de réserves estimées à plusieurs milliards de barils de pétrole. Sous le mandat de l'ancien ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, plusieurs blocs pétroliers et gaziers avaient été mis en vente dans une démarche controversée visant à attirer des investissements étrangers.
Cette initiative avait suscité de vives réactions de la part des organisations de la société civile, notamment à cause des risques écologiques dans des zones sensibles comme les parcs nationaux de Virunga et de Salonga. Des ONG, telles que Greenpeace Afrique et l’ODEP avaient dénoncé un manque de transparence dans les appels d'offres et des risques majeurs pour la biodiversité et les communautés locales.
Par ailleurs, il y avait aussi le projet d'ouverture de 52 blocs pétroliers initié en mai 2025 par le ministre des Hydrocarbures Aimé Sakombi Molendo. Ce projet avait suscité une vive controverse, notamment de la part des organisations de la société civile, telles que la coalition « Le Congo n'est pas à vendre ».
La coalition le qualifiait de « précipité » et potentiellement non rentable. Elle dénonçait l'absence de transparence, notamment l'attribution directe de certains blocs sans appel d'offres compétitif, sans publication des contrats et sans consultation des communautés concernées. Face à ces préoccupations, elle avait appelé le gouvernement à suspendre immédiatement le projet.
Avec la DRC Oil & Gas Week, le gouvernement congolais cherche à redorer l’image du secteur et à attirer des investissements responsables, tout en rassurant sur les intentions de respect des normes environnementales et de bonne gouvernance. Ce forum pourrait ainsi marquer un tournant dans la structuration du secteur pétrolier congolais, à condition que les préoccupations sociales et écologiques soient sérieusement prises en compte.
Jean-Baptiste Leni
