Des engagements sociaux en faveur des enseignants congolais avaient été annoncés par le gouvernement conformément à son programme, et l’instruction du président de la République. Ce vendredi 29 août, ces engagements ont été évalués à la 56ième réunion du conseil de ministres en prélude de la nouvelle rentrée scolaire, qui a débuté ce lundi 1 septembre.
Il ressort de cette évaluation que plusieurs avancés significatifs ont été enregistrés dans la mise en œuvre, notamment le suivi de la feuille de route, regroupant plusieurs volets déjà amorcés par le gouvernement. Il s’agit, par exemple, du volet carrière, retraite, CSAP, cantine scolaire et santé, ainsi que rémunération.
Pour le gouvernement, ces points représentent de grandes avancées rendues possibles grâce au décaissement d’une enveloppe de près de 41 milliards de franc congolais au troisième trimestre 2025. Ce crédit a été, selon le porte-parole du gouvernement, « un point de tension majeure », et a permis la prise en charge de soldes de près de 698 803 enseignants et les primes des agents et cadres de services centraux.
Un autre engagement est également l’effectivité de l’enveloppe de la mission d’assainissement du fichier de la paie, qui a été libérée le 26 août, une avancé cruciale pour garantir une meilleure gestion de salaire pour les exercices avenirs, reconnait le gouvernement.
« Cette démarche répond à la nécessité de garantir la paix sociale que le président de la République a qualifiée de socle de tout développement durable et renforce la crédibilité de l’action du gouvernement par une exécution intégrale et transparente de tous ces engagements », a fait savoir le porte-parole du gouvernement.
Bien que ces avancées, le gouvernement reconnait tout de même des difficultés financières, notamment concernant la prime spéciale en faveur des inspecteurs, dont seulement un tiers a été versé. Cet engagement a été très attendu notamment dans les divisions provinciales de l’éducation en vue de la reconnaissance des efforts des inspecteurs.
Le gouvernement a rassuré, à travers son porte-parole, que tous ces engagements sociaux pris en faveur des enseignants par le gouvernement seront honorés pour une rentrée scolaire apaisée. Il faut le rappeler, les enseignants congolais ne cessent de grever chaque année pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie, ainsi que la prise en charge de leur rémunération par le gouvernement.
Le dernier cas remonte au mois de juin 2025 avec les enseignants de territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, qui réclamaient leurs arriérés de salaire. Certains parmi eux n’ont pas été payés depuis cinq voire six mois. Ces territoires se retrouvent dans des zones sous contrôlées par le M23.
Une commission interministérielle a été mise en place, ayant pour rôle de faire un suivi permanent de l’exécution des engagements sociaux inscrits dans une feuille de route détaillée
Pour Jolino Malukisa, du département de gouvernance à l’Institut congolais de Recherche Ebuteli, le principal défi dans l’ensemble de secteurs publics, voire l’éducation, demeure la rémunération des fonctionnaires de l’Etat.
« A cette rentrée scolaire, le principal défi, c’est d’abord la rémunération des fonctionnaires. Il y a beaucoup de fonctionnaires, qui ne sont pas encore payés jusqu’à présent. C’est un souci pour la rentrée scolaire. Il y a aussi des enseignants qui revendiquent l’augmentation de leur salaire. Ils ont pu négocier pour qu’il y a une augmentation de de 100 000 FC, ce qui demeure insignifiant, cela bloque encore à ce niveau-là », déclare-t-il dans un entretien avec la RFI.
Jean-Baptiste Leni