RDC : le gouvernement réaffirme le principe de la gratuité de l’enseignement primaire public et rappelle son caractère obligatoire selon la Constitution

Des élèves
Des élèves dans un rassemblement. Photo Droits des tiers.
PAR Deskeco - 05 sep 2025 11:57, Dans Actualités

Contrairement à la mesure prise par les occupants illégaux de la partie est de la République démocratique du Congo de supprimer la gratuité de l’enseignement de base dans les écoles publiques, la ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté (EN-NC), Raïssa Malu, a réaffirmé jeudi l’engagement du gouvernement à maintenir la gratuité de l’enseignement primaire public sur l’ensemble du territoire national et a insisté sur le caractère obligatoire de cette gratuité, tout en soulignant son impact positif sur l’accès des jeunes filles à l’école.

"Je saisis cette occasion pour réaffirmer que la gratuité et le caractère obligatoire de l’enseignement primaire public sont inscrits dans la Constitution. On ne peut pas revenir en arrière ; nous réaffirmons la gratuité de l’enseignement primaire public sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo. L’État, comme il l’a fait, va continuer à le faire, c’est-à-dire à payer les enseignants et les frais de fonctionnement des élèves. D’ailleurs, j’ai envoyé des directives aux gouverneurs sur l’ensemble du territoire national, leur indiquant qu’on ne peut exiger aucun frais au niveau de l’enseignement primaire public et que tout arrêté pris au niveau des provinces doit être envoyé au niveau national pour être validé avant d’être effectif. Donc, ici, nous réaffirmons la gratuité de cet enseignement et tout frais qui serait demandé est illégal et doit être immédiatement annulé pour respecter à la fois nos lois nationales et internationales", a déclaré la ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté, Raïssa Malu. C’était lors d’un briefing spécial animé avec le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.

Humainement touchée par cette décision des agresseurs de la RDC, la ministre d’État s’est interrogée :

 "À quels parents, à quels enfants demande-t-on ces frais ? Ceux qui subissent déjà des souffrances absolument indicibles ?"

Elle lance à cet effet un appel à la raison "pour demander qu’on applique correctement cette mesure de gratuité qui est tout à fait d’actualité et que l’on pense à ces familles qui souffrent énormément déjà ; on ne peut pas leur ajouter des poids supplémentaires".

Au cours de cet exercice traditionnel de redevabilité placé sous le thème « Rentrée scolaire 2025-2026 : gratuité, innovations et réformes pour une éducation inclusive et de qualité », la ministre d’État a aussi présenté les mesures mises en œuvre par le gouvernement ainsi que les réformes engagées dans le secteur de l’éducation.

« Les forces d’occupation n’ont aucun droit ni aucune légitimité de prendre des mesures en matière d’éducation nationale »

« Nous voulons présenter le plan quinquennal 2024-2029. Notre ambition est de faire de l’éducation nationale un socle durable du développement du pays », a-t-elle déclaré.

Parmi les réformes initiées figurent notamment :

  • l’investissement dans la formation des enseignants et inspecteurs,

  • l’intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC),

  • le renforcement de l’administration scolaire,

  • la promotion du travail en équipe,

  • et la consolidation du dialogue avec les parties prenantes.

La ministre a également souligné plusieurs actions phares pour l’année en cours, dont la poursuite de la construction de nouvelles salles de classe aux niveaux primaire et secondaire, la réforme des programmes, le renforcement de la gouvernance scolaire et la promotion de la nouvelle citoyenneté.

« Notre objectif est que l’éducation en République démocratique du Congo soit véritablement un modèle en Afrique », a affirmé la ministre d’État Malu. Elle a rassuré l’opinion en indiquant que la rentrée scolaire s’est déroulée dans le calme, avec une présence majoritaire des enseignants à leurs postes.

De son côté, le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a rappelé que le président de la République attache une importance particulière au dialogue social, gage d’une rentrée scolaire apaisée.
Il a souligné avec fermeté que "les forces d’occupation n’ont aucun droit ni aucune légitimité de prendre des mesures en matière d’éducation nationale, la Constitution devant être respectée par tous".

Bienvenu Ipan

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