RDC : Pour Olivier Kamitatu, changer la constitution dans le contexte actuel va « accélérer la chute : fracture sociale, effondrement de l’État, dette abyssale »

Olivier Kamitatu
Olivier Kamitatu
PAR Deskeco - 16 sep 2025 16:15, Dans Actualités

Dans une réflexion partagée ce mardi 16 septembre sur son compte X, Olivier Kamitatu, porte-parole du parti Ensemble pour la république de l’opposant Moïse Katumbi, alerte sur les répercussions que peut avoir le projet de changement de la constitution sur la population, dans un contexte économique et sécuritaire déjà précaire.

« Les tragédies s’accumulent : la guerre ronge l’Est ; l’ethnisme fragmente la nation ; la corruption gangrène le corps social ; l’autorité publique se dissout. Toucher à la Constitution dans ces conditions, c’est accélérer la chute : fracture sociale, effondrement de l’État, dette abyssale, partition possible », écrit-il.

L’opposant établit un parallèle entre les enjeux politiques de l’heure, caractérisés notamment par des pétitions pour la destitution de Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale et principal allié du président Félix Tshisekedi, et le contexte de 2015, sous le président Kabila.

« Aujourd’hui, le décor a changé, mais le venin demeure. Félix Tshisekedi veut, à son tour, tailler la Constitution à sa mesure », écrit-il.

Selon lui, le plan est déjà bien établi, au vu de ce qui se passe actuellement à l’Assemblée nationale.

« Le mécanisme est froid, mécanique, implacable. D’abord, écarter Vital Kamerhe — le dauphin naturel, l’obstacle. Ensuite, faire passer la loi. Christophe Mboso, doyen de l’Assemblée, est chargé de tenir la barre parlementaire et de garantir la docilité des délibérations », écrit-il.

Avant d’ajouter :

« Le plan, ourdi par le professeur Mbata et sa clique de constitutionnalistes, est prêt. Objectifs annoncés : déverrouiller l’article 220, effacer le poste de Premier ministre, instaurer un mandat présidentiel de sept ans. Le président issu du parti majoritaire serait ensuite secondé par un vice-président. Le ticket est déjà écrit : Tshisekedi et Jean-Pierre Bemba. »

Comme l’ont dénoncé plusieurs organisations de la société civile ainsi que plusieurs missions d’observation électorale, Olivier Kamitatu dénonce le contexte d’une corruption à grande échelle par lequel les députés de l’actuelle législature sont venus siéger.

« Les députés qui aujourd’hui déposent la motion de destitution contre le bureau de l’Assemblée ? Des pions. Aveuglés ou corrompus. Nés d’une mascarade électorale — la plus grossière de notre histoire récente, selon beaucoup — ils offrent au pouvoir une majorité fabriquée, non représentative », écrit Kamitatu.

Fin 2024, le président Félix Tshisekedi s’était engagé dans une vaste campagne de changement de constitution à travers plusieurs déplacements à travers le pays. Il avait à l’époque promis de mettre en place une commission en janvier 2025, qui devrait réfléchir à ce projet. Cette commission n’a jamais été mise en place.

Entre-temps, les rebelles de l’AFC-M23 et l’armée rwandaise se sont emparés de deux villes principales de l’Est du pays (Goma et Bukavu), pour empêcher Félix Tshisekedi de changer la constitution, selon le coordinateur du mouvement rebelle, Corneille Nangaa.

Bruno Nsaka

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