La déclaration de la quantité des minerais 3T (étain, tantale et tungstène) produits et exportés par le Rwanda divise différentes organisations tant au Rwanda qu'à l'extérieur. C'est ce que révèle le récent rapport du groupe d'experts des Nations unies, consulté par Deskeco.
"Le Rwanda Development Board a déclaré une production nationale annuelle de 8 000 à 9 000 tonnes de minerais 3T. Cette affirmation a été contredite par les données de l'Institut national de la statistique du Rwanda, des études géologiques indépendantes et les registres de l'ITSCI", indique le rapport.
Selon ce document, la production et l'exportation de ces minerais par le Rwanda connaît un accroissement exponentiel depuis le contrôle des villes de Goma et de Bukavu par les rebelles de l'AFC-M23, soutenus par les Forces de défense rwandaises (RDF).
D'où les efforts du Rwanda de blanchir et de justifier la plausibilité de l'origine des volumes de minerais 3T exportés.
De ce fait, d'octobre 2024 à mars 2025, l'ITSCI, un programme de traçabilité et de devoir de diligence pour les minerais 3T mis en œuvre dans la région des Grands Lacs africains, notamment au Burundi, en RDC, au Rwanda et en Ouganda, a ouvert 51 enquêtes sur des incidents concernant la plausibilité et la fausse déclaration de l'origine des minerais pour le Rwanda.
"Les déclarations de diligence raisonnable de certains exportateurs de minerais rwandais pour justifier la plausibilité de leurs chaînes d'approvisionnement n'incluaient pas de vérification géologique par des tiers, comme l'exigent les normes sectorielles", précise le rapport.
Qui ajoute :
"Le Groupe recommande d'appliquer une telle vérification à l'exploitation minière artisanale et à petite échelle représentant la majorité des mines 3T rwandaises."
Bruno Nsaka