Le Fonds monétaire international évoque la question de la politique monétaire appliquée par la Banque centrale du Congo. Dans sa déclaration sur la validation de la deuxième revue du programme soutenu par la Facilité de crédit étendue (FCE) et de la première revue au titre de la Facilité de résilience et de durabilité (RSF), il en a fait mention.
En effet, l’institution évoque la question de la liquidité et d’ajustement de la politique monétaire surtout dans un contexte si particulier, tel que celui de la République démocratique du Congo, où la crise de l’insécurité pèse lourdement sur les finances publiques. Au premier semestre 2025, 964,3 millions USD ont été dépensés.
« Une politique monétaire prudente et dépendante des données est appropriée. De fortes incertitudes soulignent l’importance de surveiller attentivement les conditions de liquidité et d’être prêt à ajuster la politique monétaire si nécessaire. Les efforts continus pour accumuler des réserves, tout en protégeant le rôle du taux de change comme amortisseur, restent primordiaux pour renforcer la résilience externe », peut-on lire.
Cela revient à surveiller de près la circulation monétaire dans l’économie, et surtout éviter que plusieurs monnaies circulent en même temps, pour ne pas compliquer la gestion de l’économie. Le Fmi appelle également les autorités à améliorer leur communication et la transparence dans la gestion monétaire. Il rappelle le principe de l’indépendance de la Banque centrale dans ses prises de décisions.
« Des mesures visant à améliorer la transparence et la communication en politique monétaire et à renforcer l’indépendance des banques centrales aideraient à ancrer les attentes. Éviter la survenue de pratiques de multiples devises est important », souligne l’institution dans sa déclaration.
Pour rappel, la récente politique monétaire appliquée par la banque centrale du Congo, d’injecter 50 millions de dollars sur le marché local en vue d’apprécier la monnaie locale, a perturbé les finances publiques, en faisant perdre les recettes de l’Etat. Une thèse corroborée par le ministère de Finances. Cette politique de liquidité a également impacté sur le pouvoir d’achat de la population, alors que, sur le marché, les prix de biens restent globalement élevés. L’institution a réduit en octobre dernier le taux directeur de 25 % à 17,5 %. Cela a poussé à la révision des projections du budget de l’exercice 2026.
Jean-Baptiste Leni