Le président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi, a enjoint le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa, à prendre toutes les mesures nécessaires en vue de la redynamisation et de la valorisation effective de l'actionnariat public dans les entreprises d'économie mixte. Le chef de l'État a fait cette recommandation lors de la 51e réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 11 juillet 2025 à Kinshasa.
Après avoir évalué dans la foulée des résolutions fortes adoptées lors des états généraux du portefeuille récemment tenus à Kinshasa, il a constaté avec évidence que « dans bon nombre de ces sociétés d'économie mixte, la présence de l'État n'est que nominale, voire illusoire. Cette situation préoccupante traduit une marginalisation progressive des intérêts publics et même des mandataires publics dans la conduite de la vie économique nationale et entraîne un manque à gagner significatif pour le Trésor public. Elle constitue une atteinte manifeste aux objectifs de souveraineté économique, de justice fiscale et de développement inclusif que s'est fixé le gouvernement de la République ».
Pour le chef de l'État, « Il est donc indispensable de rompre avec cette logique d'effacement institutionnel pour faire de la participation de l'État un véritable levier stratégique au service de l'intérêt général. Cette participation ne saurait demeurer passive ou décorative ; elle doit être pleinement assumée, rigoureusement exercée et résolument orientée vers la création de richesses, la bonne gouvernance et la transparence ».
C'est dans cet esprit qu'il a engagé le ministre du Portefeuille à prendre toutes les mesures nécessaires en vue de la redynamisation et de la valorisation effective de l'actionnariat public dans les entreprises d'économie mixte.
Restaurer l'autorité économique de l'État et renforcer sa capacité à mobiliser les ressources internes pour financer les priorités nationales
Selon le compte-rendu du gouvernement, les actions suivantes devront être menées sans délai : recenser, cartographier et tenir à jour un registre exhaustif de toutes les entreprises d'économie mixte dans lesquelles l'État congolais détient une participation, même minoritaire, en veillant à l'actualisation régulière des données relatives à la composition de l'actionnariat, aux organes de gestion et aux performances économiques ; vérifier la présence effective et la participation active des mandataires de l'État dans toutes les instances de gouvernance, y compris dans la formulation des politiques stratégiques, le processus de prise de décisions, le contrôle budgétaire et l'évaluation des performances ; faire respecter de manière stricte les droits patrimoniaux institutionnels de l'État en garantissant notamment l'accès aux états financiers ; certifier la tenue régulière des conseils d'administration, la publication des rapports de gestion et la mise en œuvre des recommandations des organes de contrôle et d'audit ; veiller à la perception rigoureuse, transparente et régulière des dividendes revenant à l'État avec la mise en place d'un mécanisme de traçabilité robuste et automatisé garantissant leur reversement intégral au Trésor public dans les délais requis.
« En procédant ainsi, il s'agit non seulement de restaurer l'autorité économique de l'État, mais aussi de renforcer sa capacité à mobiliser les ressources internes pour financer les priorités nationales, stimuler l'investissement public et impulser une croissance inclusive et durable », a conclu le président de la République.
Bienvenu Ipan