Les prix des denrées alimentaires sont restés globalement inchangés sur les marchés de Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, malgré l’appréciation récente du franc congolais (FC) face au dollar américain, a constaté ce mercredi 22 octobre 2025 l’Agence Congolaise de Presse (ACP) lors d’une descente.
« Comme vous pouvez le constater, les prix des produits alimentaires n'ont pas beaucoup évolué sur les marchés de Kisangani, contrairement à d’autres marchandises vendues en magasin, comme le sucre, le sel ou la farine de blé », s’est confié Clarisse Muteba, vendeuse de produits de champ au marché central.
Selon elle, plusieurs prix restent inchangés depuis plusieurs semaines.
« Chez nous, un kilogramme de choux pommé se vend toujours à 5.000 FC, comme au temps de la dépréciation du franc congolais. Les tomates, poivrons et pommes de terre restent à 7.000 FC le kilo. Le concombre est toujours à 4.000 FC, et l’ail à 15.000 FC », a-t-elle précisé.
A Kisangani, la population dépend généralement des produits vivriers cultivés dans les environs, ce qui réduit sa dépendance aux produits d’exportations. Contrairement à Kinshasa, où plusieurs produits sont importés de l’extérieur du pays.
Depuis l’appréciation de la devise locale sur le marché, à Kinshasa, les prix de produits n’ont également pas changé. Ils demeurent parfois en hausse malgré l’appréciation de francs congolais, entravant ainsi le pouvoir d’achat de la population.
Dans une correspondance adressée dernièrement aux autorités, le Mouvement National des Consommateurs Lésés (MNCL) s’est indigné de cette appréciation brusque et accélérée sans mesures d’accompagnement. Le mouvement dénonçait ainsi une situation « injuste et incompréhensible » où la monnaie locale s’apprécie rapidement, alors que les prix des produits de première nécessité restent inchangés, voire augmentent.
« Du dollar qui plonge... mais des prix qui stagnent : stop à l’arnaque ! Le MNCL constate avec amertume que sur le terrain, cette appréciation du franc congolais s'accompagne aussi de graves dérives qui fragilisent les ménages et menacent sérieusement le pouvoir d'achat des consommateurs. Ainsi, malgré la baisse du taux de change, les prix de nombreux produits de première nécessité demeurent inchangés, voire en hausse », s’indigne le mouvement citoyen dans son communiqué.
L’organisation appelait le gouvernement et la Banque Centrale du Congo (BCC) à agir sans délai, afin de protéger le pouvoir d’achat de la population congolaise face à la baisse du dollar qui, paradoxalement, ne profite pas aux ménages.
Jean-Baptiste Leni
