RDC : les avancées de la mise en œuvre de réformes exigées des finances publiques évaluées avec les partenaires techniques et financiers

Lors de la réunion de haut niveau du Cadre permanent de concertation et de suivi de la réforme des finances publiques
Lors de la réunion de haut niveau du Cadre permanent de concertation et de suivi de la réforme des finances publiques
PAR Deskeco - 10 oct 2025 09:40, Dans Finances

En RDC, l’heure est à l’évaluation de toutes les réformes recommandées par les partenaires techniques et financiers en vue de renforcer la transparence dans la gestion de finances publiques. De ce fait,  le ministre des Finances, Doudou Fwamba, a présidé, mardi 7 octobre dernier, à Kinshasa, la réunion de haut niveau du Cadre permanent de concertation et de suivi de la réforme des finances publiques.

Cette rencontre de haut niveau s’est tenue en présence des ambassadeurs, ainsi que des représentants du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement (BAD) et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Avec le FMI, la RDC mène un programme en deux phases, dont la facilité élargie de crédit pour un montant d’environ 1,729 milliards de USD, ainsi que la facilité pour la résilience et durabilité pour environ 1,038 milliards de USD, approuvé en janvier 2025 par le conseil d’administration de FMI pour une durée de 3 ans. La deuxième revue de ce programme est prévue en octobre 2025. 

Le FMI finance également le programme de 145 territoires en RDC, exécuté en une partie par le PNUD, qui est une agence de l’ONU. Cependant la Banque mondial a, quant à elle, financé plusieurs projets, tels qu’ENCORE, chiffré à 250 millions de USD avec l’objectif d’améliorer la transparence du recouvrement des recettes et de renforcer la gestion de dépenses, ainsi que l’assainissement et la résilience contre les inondations à Kinshasa.  
Cette rencontre avec les partenaires, inscrite dans la dynamique de modernisation de la gestion des finances publiques selon le gouvernement, a permis d’évaluer de manière approfondie la mise en œuvre des principales réformes structurelles exigées dans ce secteur stratégique.

Dans son intervention, Doudou Fwamba a planté le décor en rappelant le contexte difficile dans lequel s’opèrent ces réformes.

« Le pays continue de subir les effets néfastes du conflit armé dans l’Est, malgré les engagements pris à Washington et à Doha, consécutivement à la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies. Cette guerre d’agression menée par le Rwanda continue d’imposer son lot de conséquences sur la situation humanitaire et sur nos finances publiques », a-t-il déclaré.

Malgré ces contraintes, le gouvernement, indique-t-il, poursuit sans relâche la mise en œuvre des réformes de fond destinées à renforcer la transparence et la crédibilité budgétaires.

Parmi les avancées notables évoquées lors de la réunion figurent la mise en œuvre du budget-programme, la modernisation de la fiscalité directe avec l’introduction de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP) et de l’Impôt sur les Sociétés (IS), ainsi que l’opérationnalisation du Compte Unique du Trésor. Ces mesures visent à rationaliser la gestion de la dépense publique et à améliorer la traçabilité des fonds de l’État.

« Le gouvernement n’a pas marqué de pause dans la conduite des réformes, y compris dans le secteur des finances publiques, en dépit des chocs exogènes constatés », a insisté Doudou Fwamba.
Il a également souligné la profondeur des échanges avec les partenaires, qu’il a qualifiés de « témoignage d’une réelle volonté d’accompagner le gouvernement congolais dans la mise en œuvre de sa vision et de ses ambitions de bonne gouvernance ».

En marge de cette réunion, le ministre des Finances a signé un protocole d’accord instituant le Cadre permanent de concertation entre la RDC et ses principaux partenaires techniques et financiers. Cet instrument formel vise à consolider la coordination des appuis et à assurer un suivi régulier des réformes dans les domaines clés : la crédibilité du budget, la fiscalité, la gestion de la dépense publique, la trésorerie, la comptabilité, la décentralisation financière, la lutte contre le blanchiment d’argent, la transparence et la numérisation des processus budgétaires.

Selon le ministère, « au-delà des chiffres, ces réformes traduisent une orientation claire : assainir la gouvernance financière, renforcer la transparence budgétaire et garantir que chaque réforme serve le développement du pays ».

Jean-Baptiste Leni 

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