Le 22 février 2023, le président de la République démocratique du Congo (RDC) l'a encore rappelé devant la presse nationale et internationale : « Notre justice est malade ». Cette maladie semble n'avoir trouvé aucune bonne thérapie jusqu'à présent. C'est ce que confirme le constat fait ce lundi 3 novembre 2025 par Guillaume Ngefa, actuel ministre de la Justice et Garde des Sceaux, après sa tournée dans certaines instances judiciaires à Lemba, Kalamu et Matete, à Kinshasa.
« À Lemba, j'ai vu 30 greffiers entassés dans 12 m² sans informatique (…). Au tribunal du travail, le manque d'infrastructures est criant », a-t-il écrit sur son compte X.
Et d'ajouter :
« Je n'ai pas beaucoup à dire. Je suis dans la posture d'écoute. Je suis venu voir dans quelles conditions vous travaillez et dans quelles conditions travaillent les magistrats », selon ses propos rapportés par l'Agence congolaise de presse (ACP).
En outre, le parquet de grande instance de Kinshasa/Kalamu compte 176 magistrats, dont 43 premiers substituts.
« Nous avons un problème de locaux. Les magistrats sont entassés. Nous avons 32 personnels judiciaires et ils travaillent dans des conditions extrêmement difficiles, sans frais de fonctionnement. Du côté du tribunal, il n'y a pas de juge. Il y a seulement deux juges au niveau du tribunal de paix », a fait savoir le procureur de la République, Jean-Jacques Muteba, dans des propos rapportés par l'ACP.
Selon le ministre, cette situation est loin d'améliorer le climat des affaires pour la prospérité économique du pays. « Le climat des affaires passe par une justice bien dotée », a-t-il déclaré.
Et d'ajouter :
« À la cour d'appel, j'ai salué l'appel à légiférer contre les dérives foncières, et cette visite m'a permis de mieux comprendre les défis. »
Depuis un moment, plusieurs thérapies sont tentées à travers des réformes dans le secteur de la justice, dont celles issues des états généraux de la justice tenus il y a près d'une année sous le ministre Mutamba, aujourd'hui en prison. Aucune d'elle ne semble encore tenir jusque là.
Bruno Nsaka