RDC : tout en saluant la résilience de l’économie congolaise, le Fmi reconnait que la situation sécuritaire dans l’Est demeure « difficile » malgré l’accord conclu à Washington

Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo
Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo
PAR Deskeco - 21 déc 2025 12:55, Dans Finances

Dans un récent communiqué annonçant l’approbation par le Conseil exécutif de la deuxième revue de l’Accord de la Facilité de Crédit Étendue (FCE) et première revue de la Facilité de résilience et de durabilité (RSF) pour la RDC, le Fonds monétaire international a estimé que l’économie congolaise demeure « résiliente », malgré le contexte de la crise de l’insécurité, persistant dans l’Est du pays. 

« L’activité économique s’est révélée résiliente. La croissance réelle du PIB devrait dépasser 5 % en 2025 et 2026, portée par le dynamisme persistant du secteur extractif. La stabilité externe s’est renforcée, grâce à des exportations et des prix élevés du cuivre, malgré la suspension temporaire des exportations de cobalt pendant la majeure partie de 2025. L’amélioration résultante du solde du compte courant a permis la poursuite de l’accumulation de réserves, bien que les réserves restent en dessous du seuil d’adéquation recommandé. », peut-on lire.

Avant de poursuivre, 

« L’inflation a fortement chuté, passant de 11,7 % fin 2024 à 2,2 % en novembre 2025, alors que la politique monétaire reste stricte, dans le contexte d’une forte appréciation du franc congolais. Dans ce contexte de baisse de l’inflation et de hausse des taux d’intérêt réels ».

Le conseil exécutif du FMI a tout de même fait savoir que la Banque centrale du Congo (BCC) a réduit le taux directeur de 25 % à 17,5 % début octobre dernier pour pousser l’appréciation du franc congolaise. De ce fait, l’institution recommande une politique monétaire prudente et dépendante des données. 

Par ailleurs, l’institution de Bretton Woods s’est également exprimée sur l’accord de paix conclu le 4 décembre dernier entre Kinshasa et Kigali sous médiation de Washington. Elle estime qu’en dépit de sa ratification, la situation sécuritaire demeure « difficile » sur le terrain, aggravant la crise humanitaire. 

« La situation sécuritaire dans l’est de la RDC reste difficile, malgré le récent soutien présidentiel à l’accord de paix négocié par les États-Unis entre la RDC et le Rwanda et la signature d’un « Cadre pour un accord de paix global » médié par le Qatar entre le gouvernement de la RDC et le groupe rebelle M23. La reprise de la violence a encore aggravé la crise humanitaire », peut-on lire.

Pour rappel, Washington a siegé le 4 décembre dernier la signature de l'accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. La céremonie avait réuni les trois présidents. Malgré la signature de cet accord, au lendemain, les rebelles de M23 ont avancé vers la ville stratégique d'Uvira, prenant son contrôle, avant de la libérer sous pression des Etats-Unis, selon un communiqué de ce mouvement. Une thèse que le gouvernement congolais peine à croire. Il demande aux Etats-Unis, médiateur de l'accord, d'exercer la pression sur le Rwanda, qui selon lui, le viole déjà.  

Jean-Baptiste Leni 

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