L’Agence congolaise de grands travaux (ACGT) a annoncé, lundi, la reprise des travaux de construction du port en eau profonde de Banana, situé dans le Kongo central.
« Nous avons visité les travaux de construction du port en eau profonde de Banana, qui ont repris, avec notamment les dragages du fond marin aux abords de l’espace dédié au pied. Un premier bateau de dragage, arrivé de France, permettra d’atteindre 12 m de profondeur ; un second est attendu sous peu et permettra d’aller à 18 m, qui est la profondeur requise pour les ambitions de ce port », a déclaré Nico NZAU NZAU, directeur général de l’ACGT.
En séjour de travail dans la province du Kongo central, le directeur général de l’ACGT a profité de l’occasion pour inspecter les principaux projets développés par sa structure dans cette province. Il s’agit des travaux du port en eau profonde de Banana, qui ont repris, et de ceux relatifs à l’émulsion des enrobés sur la section de 20 km allant de la cité de Lemba au secteur de Patu. Nico Nzau-Nzau a fait savoir que 20 km de couches ont été réalisés avant la pose de la couche d’enrobé d’une épaisseur de 5 cm. Pour y parvenir, l’entreprise Grec-7 a recyclé la couche de roulement de l’ancienne route au moyen d’un pluvimixeur et procédé à la scarification, qui s’est faite en stabilisant l’ensemble avec un ciment dosé à 3 %, afin de créer une nouvelle couche de base sur laquelle a été mise en œuvre une monocouche, aujourd’hui recouverte d’une couche en béton bitumineux.
Le directeur général de l’ACGT, accompagné de l’entreprise SISC.SA, son sous-traitant CREC-7, la mission de contrôle et surveillance ainsi que ses collaborateurs, a salué cette avancée majeure sur le projet, tout en confirmant que les 118 km du projet seront entièrement revêtus d’ici trois ans.
Une prise en charge globale des travaux par un seul contrat
Nico NZAU a par ailleurs indiqué que le chef de l’État a souhaité que tous les contrats soient signés du début à la fin des travaux. « Le président de la République nous a donné des instructions formelles pour que cette route soit construite de Manterne jusqu’à Singini en passant par Tshela, soit 118 km de route, sans interruption. À cet effet, il est désormais prévu que tous les contrats soient signés du début à la fin des travaux, c’est-à-dire des contrats globaux, contrairement aux contrats partiels signés précédemment pour les décaissements de fonds », a-t-il déclaré.
Il a expliqué que la convention de collaboration prévoyait, de temps à autre, des panels d’évaluation, et que le dernier avenant, signé le 14 mars 2024, prévoyait un financement annuel de 324 millions de dollars. Pour respecter ce principe, il ne sera plus question de signer des contrats de décaissements partiels.
« Nous avons réalisé cette route jusqu’à Singini sans interruption. Auparavant, de vastes bourbiers la rendaient impraticable ; nous avons demandé à l’entreprise d’effectuer les travaux d’ouverture nécessaires pour la rendre praticable sur toute sa longueur. Elle est désormais revenue pour reprendre les travaux d’asphaltage, qui avaient été interrompus à Lemba lors de la première phase », a-t-il ajouté.
Le directeur général a également tenu une réunion de cadrage avec SISC.SA et son sous-traitant Grec-7, afin d’expliquer la nouvelle approche : une prise en charge globale des travaux via un seul contrat, éliminant ainsi tout phasage, indépendamment des financements restants.
Les travaux de lutte antiérosive dans le territoire de Muanda ont également été abordés avec l’administrateur local. Il lui a assuré qu’un mur de soutènement en béton armé, ancré sur une base suffisamment profonde, sera construit pour protéger la route longeant la précieuse forêt de mangroves. Ces travaux s’accompagnent du bétonnage de plus de 8 km de route (dont 4 km déjà réalisés et 4 km en préparation), d’une largeur de 10 m avec 3 m d’accotements. Enfin, le site d’accueil des logements familiaux et des écoles primaires et secondaires de Banana, désormais implanté à Kindufula, a également été visité.
Rappelons que le samedi 17 mai, le directeur général et sa délégation se sont rendus à Singini, lieu de repos éternel du premier président de la République démocratique du Congo, où il a constaté l’érosion menaçant le mausolée de Joseph Kasa-Vubu. En réponse, des travaux de stabilisation, incluant la construction de drains pour canaliser les eaux de ruissellement, ont été engagés. Notons que le projet de construction de la route Manterne-Tshela-Singini a pour point final le mausolée Kasavubu.
Bienvenu Ipan