Les États-Unis d’Amérique ont annoncé, dans un communiqué officiel publié le 4 juin 2025, l’interdiction d’entrée sur leur territoire pour douze pays. L’objectif : protéger la population américaine des terroristes étrangers. Le document précise, par ailleurs, qu’un groupe de sept pays, dont plusieurs en Afrique, se voient imposer des restrictions partielles de visas.
Parmi ces pays figure la République démocratique du Congo, dont la population se verra désormais interdire l’entrée sur le sol américain dès la mise en application de cette mesure. La Maison Blanche a, par ailleurs, classé la RDC parmi les pays de la zone « jaune », lui accordant un délai de 60 jours pour « corriger des faiblesses dans les systèmes de contrôle des documents ou de coopération dans les procédures de retour ».
Dans ce contexte, estimant que cette annonce est préjudiciable pour la République démocratique du Congo – alors qu’elle entretient d’importantes coopérations tant sur le plan commercial que sécuritaire –, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a instruit son gouvernement de mettre en place des mesures correctives pendant le délai accordé, notamment le renforcement du contrôle des documents et titres de voyage.
Ce vendredi 20 juin 2025, lors de la 48ᵉ réunion du Conseil des ministres, le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, et celui des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Thérèse Kayikwamba Wagner, ont été chargés de leur mise en œuvre.
Ils devront ainsi renforcer la sécurité et la fiabilité des documents d’identité et passeports, avec des normes biométriques et anti-falsification ; améliorer la lutte contre la fraude aux visas, notamment par des vérifications rigoureuses, des bases de données sécurisées et une coordination diplomatique renforcée ; et accroître la collaboration dans les procédures de rapatriement, en acceptant promptement les ressortissants en situation irrégulière dans les différents pays.
Ils doivent, en outre, fournir un plan d’action crédible démontrant l’engagement du gouvernement à corriger les lacunes identifiées et à renforcer le contrôle des documents et titres de voyage, afin de participer à la défense du territoire national, à la protection des populations ainsi qu’à la préservation de la stabilité régionale et internationale.
Le président de la République a, par ailleurs, insisté sur « une mobilisation gouvernementale rapide et crédible pour éviter des conséquences diplomatiques et économiques lourdes », qui pourraient, selon lui, « affecter les échanges universitaires, la mobilité estudiantine et le développement économique », rapporte le compte-rendu du Conseil.
Pour rappel, le gouvernement congolais est en pleine négociation avec les États-Unis sur un éventuel accord minier, en vue de la revalorisation de sa chaîne d’approvisionnement en ressources minières. Par ailleurs, un processus de paix est en cours à Doha, impliquant la RDC et le Rwanda, sous médiation américaine, en vue du rétablissement de la paix dans l’Est du pays.
Jean-Baptiste Leni