Dans son communiqué validant la deuxième revue du programme soutenu par la Facilité de crédit étendue (FCE) et de la première revue au titre de la Facilité de résilience et de durabilité (RSF), le conseil d’administration du Fonds monétaire international indique les engagements pris par le gouvernement congolais dans le cadre de son programme, notamment les reformes de finances publiques, partiellement atteints.
Parmi les critères de performance exigés lors du premier semestre 2025, il y a notamment l’interdiction formelle d’autoriser la mise en activité au même moment de plusieurs monnaies. Le Fmi fait ici allusion au dollar et franc congolais. La logique, c’est de préférer qu’un pays ait une politique monétaire claire avec une seule monnaie principale pour ne pas compromettre l’économie nationale.
Le Fmi s’est finalement rendu compte que les autorités congolaises ont brièvement autorisé ou modifié des pratiques où plusieurs monnaies circulent en même temps. Ce qui enfreint la règle. La dernière politique monétaire de la Banque centrale de forcer l’appréciation de Franc congolais, en injectant en août dernier 50 millions de USD, a perturbé les finances publiques.
Elle a non seulement fait perdre à l’Etat ses recettes généralement exprimées en dollars, mais a également affaibli le pouvoir d’achat de la population et les prévisions budgétaires des exercices en cours et prochain.
« Tous les critères de performance (PC) de fin juin 2025 ont été remplis, à l’exception du non-respect du PC continu de ne pas introduire ou modifier des pratiques de monnaie multiple pour lesquelles les autorités ont demandé une dérogation à la non-observance compte tenu du caractère temporaire de la mesure, qui a été abandonnée », indique-t-il.
Dans sa déclaration, le Fonds monétaire international mentionne également que les engagements qui ont été pris en terme du respect de niveau de dépenses destinées aux secteurs sociaux et du plafond des dépenses en mode d’urgence, n’ont pas été respectés. Ce qui est justifiable par la crise que traverse la République démocratique du Congo. Le Fmi soutient le respect de la chaîne de dépenses publiques.
« La plupart des objectifs indicatifs ont également été atteints, à l’exception de ceux liés au plancher des dépenses sociales et au plafond des dépenses appliquées par les procédures d’urgence — en raison de l’augmentation des dépenses exceptionnelles de sécurité liée à la persistance du conflit », souligne l’institution de Bretton Woods.
S’agissant des réformes structurelles, plusieurs éléments ont été exigés : la mise en place du Compte Unique de Trésor, la restauration de fonction Comptables publics à travers la Direction générale de la comptabilité et du trésor public, la digitalisation du système fiscal congolais et de facture normalisée, l’affaiblissement de conditionnalité de quitus fiscal.
Pour le Fmi, ces réformes ont été valablement mises en œuvre, mais la généralisation du système standardisé de facturation de la TVA a été, quant à elle, mise en œuvre dans un court délai souligne-t-il. Il salue particulièrement la politique de gestion de risques environnementaux mise en place par le gouvernement congolais, l’une conditionnalité de l’accord de la facilité de résilience et durabilité.
« La mise en œuvre de la réforme structurelle a été satisfaisante. Sept des huit références non continues prévues lors du second examen ont été respectées, celle — liée à la généralisation du système standardisé de facturation de la TVA — étant mise en œuvre avec un court délai. Les trois critères structurels continus ont été respectés. Les performances sous l’organisation RSF ont été tout aussi satisfaisantes. Deux mesures de réforme, liées à l’analyse des risques fiscaux liés au climat dans le budget et à l’adoption d’une politique de gestion des risques de catastrophe, ont été mises en œuvre avant cette revue », conclut-t-il.
Malgré ces engagements respectés partiellement, le conseil exécutif a toutefois validé le 19 décembre dernier, la deuxième revue de facilité élargie des crédits et la première revue au titre de la Facilité de résilience et de durabilité. La décision permet un décaissement total immédiat de 442 millions USD à l’Etat congolais. Le Fmi indique que ce fonds vise à soutenir la stabilité macroéconomique.
Jean-Baptiste Leni