L’exécution de l’avenant 5 du contrat sino-congolais continue de susciter des interrogations. Comme l’avait conseillé le Fonds monétaire international (FMI) au gouvernement de la RDC, le financement issu du contrat chinois renégocié a bel et bien été inscrit dans le projet de loi de finances rectificative 2024. Force est de constaté que le montant retracé dans le projet de collectif budgétaire 2024 est de 511,5 millions USD pour les infrastructures négociées dans le cadre de cet avenant. Et pourtant, l’article 1er de l’avenant 5 dit clairement que la partie chinoise devrait verser 624 millions USD à la RDC en 2024. Il est donc noté un écart de 113 millions USD, non renseigné.D’autres parts, Eximbank ne devrait verser que 331,6 millions USD en 2024, un montant nettement inférieur aux prévisions énumérées dans l’avenant 5. Les écarts entre les montants prévus dans l’accord et ceux qui pourront être effectivement versés prêtent à confusion.
La société civile, tout en saluant l’intégration de ces fonds dans le projet de loi de collectif budgétaire, appelle le Parlement à exercer un contrôle rigoureux sur leur utilisation.
« Tous les décaissements doivent passer par le circuit normal de la dépense publique », a déclaré Emmanuel Umpula, membre du collectif « Congo n’est pas à vendre » (CNPAV).
Déjà au mois d’août dernier, le ministre des Infrastructures et Travaux Publics avait soumis une liste de projets au directeur général de la Sicomines pour actionner le décaissement de 300 millions USD avant l’autorisation du Parlement. Cette initiative avait été vivement critiquée par les organisations de la société civile.
Bruno Nsaka