Les entreprises œuvrant dans la partie occupée, notamment au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, par la coalition des rebelles du M23/AFC, sont fortement confrontées aux réalités de l'occupation dans cette zone. Du pillage à la spoliation, en passant par l'arrêt des activités bancaires, ces difficultés ont poussé à un cri d'alarme. Le 1er mai 2025, Jean-Paul Lokumu, consultant en entrepreneuriat à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, a appelé à la rescousse.
« Je fais appel aux ONG, aux structures de financement, pour venir à notre rescousse », déclare-t-il, tout en estimant que, bien que les banques soient fermées, des possibilités existent pour travailler sur la résilience et trouver des solutions pour ces entrepreneurs. « En tout cas, ils sont vraiment dans le besoin », a-t-il confié à RFI.
Jean-Paul Lokumu a indiqué que près de 90 entreprises qu'il accompagne dans la région ont fermé leurs portes suite à ces difficultés. Ce consultant a par ailleurs dénoncé le sentiment d'abandon des opérateurs économiques dans ces régions occupées par les rebelles.
« Lorsqu'il n'y a plus de liaisons aériennes, lorsque les banques ne fonctionnent plus, on ne peut même pas parler de climat des affaires pour le moment », déplore-t-il.
En vue d'apporter un soulagement à ces entreprises, le président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), Robert Malumba, a rencontré le mercredi 30 avril 2025 à Kinshasa la Première ministre Judith Suminwa. Leur rencontre s'est articulée spécifiquement autour de solutions visant à améliorer le climat des affaires dans cette région, notamment des mesures d'allègement fiscal en faveur des entrepreneurs locaux.
Il ressort de cette rencontre des promesses de « solutions adéquates » de la cheffe du gouvernement congolais, qui devraient être proposées dans un délai de deux semaines.
« Nous avons partagé nos préoccupations avec la Première ministre, elle nous a écoutés et promis qu'elle nous recontactera pour trouver des solutions adéquates, étant donné les nombreux points abordés pour examiner toutes les pistes de solution », a-t-il rapporté.
En février 2025, la Fédération des entreprises du Congo avait déjà exprimé, dans un communiqué, ses vives préoccupations concernant l'impact de la détérioration de la situation sécuritaire sur les activités économiques de ses membres dans la région de l'Est.
Jean-Baptiste Leni