Dans une interview accordée à Deskeco, Léonide Mupepele, expert en finances publiques et directeur général d'Oricop, salue la validation du financement de la Banque mondiale à hauteur de 1,49 milliard USD pour la construction du barrage hydroélectrique d'Inga 3 en République démocratique du Congo. Cependant, il estime que cette somme est bien inférieure aux besoins réels et insuffisante pour la première phase du projet.
« C'est une bonne chose, mais il ne faut pas y voir un signe particulier lié au contexte actuel. Je pense qu'il ne faut pas en faire tout un plat. Quand on parle d'un milliard USD, cela représente quoi ? On ne va pas construire Inga 3 avec 1 milliard. C'est juste pour des études de faisabilité », a-t-il déclaré.
Et d'ajouter :
« Inga 3 est un projet majeur non seulement pour le Congo mais pour l'Afrique. Je dirais même pour le monde, car avec les défis de la transition énergétique, un barrage qui produira dans sa version finale 11 à 12 000 mégawatts représente un apport majeur, même à l'échelle mondiale en matière de transition énergétique. »
Le projet Inga 3 était initialement prévu pour produire 4 800 MW. Le gouvernement a ensuite décidé de le rendre plus ambitieux en portant sa capacité à 11 000 MW. Ce changement a entraîné une augmentation du coût total à 18 milliards de dollars américains. Constitué de trois phases, la première est estimée à 4 milliards de dollars.
Ce mardi 3 juin 2025, le Conseil d'administration de la Banque mondiale a approuvé 250 millions de dollars sur les 1,49 milliard destinés à la première phase du programme de développement du projet hydroélectrique.
Pour Albert Zeufack, directeur de la division de la Banque mondiale, « c'est l'occasion d'écrire une nouvelle page dans l'histoire du développement de la RDC » à travers ce financement.
Inga 3 constituera la troisième centrale hydroélectrique du site d'Inga sur le fleuve Congo, s'inscrivant dans la continuité des deux premières installations qui assurent déjà l'essentiel de l'approvisionnement électrique de la RDC, où seulement 21 % de la population a accès à l'électricité. Avec une capacité potentielle allant de 2 à 11 GW, ce projet nécessitera près de dix ans de préparation et de construction, avec l'implication conjointe du gouvernement congolais, des bailleurs de fonds, du secteur privé et de la société civile.
Jean-Baptiste Leni