Le ministre de l'Agriculture, Grégoire Mutshail, revient d'une rencontre mondiale organisée par la FAO à Hanoï (Vietnam), où cette organisation s'est engagée à accompagner l'innovation portée par la République démocratique du Congo : l'industrialisation de la culture du manioc, notamment à travers la production de farine panifiable.
« La FAO accompagnera effectivement les pays dont la République démocratique du Congo dans l'industrialisation de la culture du manioc en vue de créer des emplois, de lutter contre la faim et la pauvreté au bénéfice de la population congolaise. Nous aurons encore des rencontres dans les mois à venir. Si tout se passe bien, la prochaine réunion pourrait se tenir ici même en RDC, avec la participation des 19 pays sélectionnés, provenant d'Asie, d'Afrique et d'autres régions du monde », a déclaré le ministre de l'Agriculture, Grégoire Mutshail, à son retour à Kinshasa.
Selon lui, cette démarche exigera, en République démocratique du Congo, un engagement budgétaire clair, intégrant le développement de la filière manioc dans la planification nationale.
À l'en croire, lors de cette rencontre au Vietnam, quelques pays avaient été sélectionnés pour expérimenter l'industrialisation d'une culture agricole spécifique.
« Pour la République démocratique du Congo, nous avons choisi de développer la culture du manioc. Notre participation a été très bien accueillie. Nous n'y sommes pas allés les mains vides : nous avons présenté notre modèle d'industrialisation du manioc, notamment à travers la production de farine panifiable, une innovation remarquable », a-t-il indiqué.
Il a fait savoir que cette démarche s'inscrit dans la vision du président Tshisekedi qui promeut la revanche du sol sur le sous-sol à travers le développement de l'agriculture.
La transformation locale du manioc
« Nous avons expliqué au Vietnam que le manioc est une culture que nous maîtrisons bien et peut être transformé localement en produits à forte valeur ajoutée comme la farine panifiable », a affirmé le ministre.
Le ministre de l'Agriculture s'est dit surpris de l'intérêt suscité par le modèle congolais. Une innovation que peu de pays ont encore mise en œuvre, même au sein de la FAO, a-t-il révélé.
« Nous n'importons pas le manioc, c'est une culture locale abondante. Nous pouvons en tirer d'énormes opportunités : amidon, bioéthanol, aliments et produits transformés », a-t-il expliqué.
« Nous devons valoriser la farine panifiable de manioc, qui sera composée de 70 % de manioc et 30 % de blé. Ce modèle est une belle réussite que nous devons faire connaître à la population et aux marchés extérieurs », a-t-il souligné.
La RDC entretient une production locale de manioc à Kwamouth, dans la province du Mai-Ndombe, à l'ouest de la République démocratique du Congo. La société Ecosac y produit 50 tonnes de farine panifiable par mois. Une production qui doit être renforcée face à une forte demande.
Bienvenu Ipan