L'expert en développement durable et coordonnateur de l'ONG Eco Innovant, Enock Lubono Ayel, appelle les autorités de la République démocratique du Congo à prendre au sérieux la question de la mobilité urbaine, dont les implications sur le tissu socio-économique sont trop importantes pour être reléguées au second plan.
Lors d'un entretien avec la presse mercredi à Kinshasa, il a plaidé pour « des politiques efficaces de mobilité urbaine et une meilleure planification des transports publics afin d'en finir définitivement avec ces embouteillages qui constituent un véritable frein à la stabilité économique nationale ». Il recommande notamment une meilleure organisation des flux de circulation, la promotion de transports collectifs fiables et abordables, ainsi que l'aménagement d'infrastructures adaptées à la croissance démographique de la capitale.
Selon l'expert, l'impact cumulé des embouteillages pourrait, à terme, ralentir la croissance économique du pays si des solutions structurelles ne sont pas rapidement mises en œuvre. « La congestion routière entrave la fluidité des échanges commerciaux dans la capitale, limitant ainsi la compétitivité des acteurs économiques », a-t-il souligné.
Impact financier des embouteillages sur les ménages et les entreprises
Enock Lubono Ayel a particulièrement insisté sur le coût économique de ces embouteillages :
« Il faut mesurer l'impact financier direct sur les ménages, les entreprises, les différents secteurs d'activité et les fonctionnaires. Cela pèse sur les budgets familiaux et augmente les charges des entreprises, constituant un véritable frein à la stabilité économique nationale. »
L'expert va plus loin en affirmant que le problème des embouteillages ne se limite pas à une simple gêne pour les usagers.
« La situation affecte gravement le fonctionnement des institutions, la productivité des entreprises et les revenus des familles, à travers le temps perdu, les surcoûts en carburant, les retards de livraison et une efficacité globale réduite », a-t-il expliqué.
Bienvenu Ipan