RDC : des consultations enchaînées avec l'ensemble de ministères sectoriels, ainsi que partenaires techniques et financiers, tout fait prêt pour le budget 2026

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PAR Deskeco - 12 sep 2025 12:30, Dans Finances

Plusieurs consultations se sont enchainées depuis le mois d’août dernier dans le cadre de préparatif de la session budgétaire pour l’exercice 2026 par le nouveau ministre du budget, Adolphe Muzito. De l’ensemble des ministres sectoriels aux partenaires techniques et financiers, ces consultations se sont poursuivies, ce jeudi 11 septembre 2025, avec le ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, soit quatre jours, avant la date du dépôt du premier draft de la loi de Finances pour l’exercice prochain. 

Le ministère du Budget fait savoir, sur sa page X, qu’il s’agissait, au cours de cette rencontre, d’« harmoniser les priorités et préparer une nouvelle politique salariale pour moderniser l’administration publique ». Des priorités et une mise en place d’une nouvelle politique salariale, devant être prises en compte dans le nouveau budget avant son dépôt auprès de l’autorité budgétaire le 15 septembre 2025.

Pour rappel, la reforme salariale demeure l’une des préoccupations en RDC, tenant compte des disparités salariales énormes entre les fonctionnaires et agents publics de la capitale et des provinces. Cette réforme, entamée depuis le début 2025 par le ministre de la Fonction publique, vise également à réglementer les dépenses publiques. Jean-Pierre Lihau a, de sa part, salué l’expérience du ministre du Budget.

« Nous avons la chance d’avoir un homme d’expériences, un ancien premier ministre, mais aussi un ancien inspecteur de Finances », a-t-il déclaré.  

Outre ces rencontres enchainées avec les ministres sectoriels, le VPM a également reçu dernièrement les partenaires techniques et financiers en vue d’échanger sur ce budget, qui accordera une place importante aux secteurs sociaux, tels que la santé et l’éduction, selon Adolphe Muzito. 500 millions de dollars américains seront alloués pour ces secteurs, a-t-il récemment affirmé, à travers les rétrocessions aux provinces et le fonds de péréquation.  

Les investissements dans le secteur agricole sont également attendus, bien qu’appliqués à 2% au premier trimestre 2025, selon une note d’analyse de l’ODEP. Le ministre insiste sur un budget équilibré. A travers la rencontre avec les partenaires techniques et financiers, il était également question de rassurer les bailleurs sur la discipline budgétaire, qui sera mise en place, fait savoir le ministre.

Pour l’expert en Finances publiques, Valery Madianga, responsable au Centre de recherche en finances publiques et développement local, les consultations en cours sont « normales » et « régulières », conformément au cycle budgétaire, pour s’imprégner de différentes déclarations issues des conférences prébudgétaires, qui se sont tenues en mai dernier. 

« C’est ce qui se fait souvent. Au mois de mai, il y a ce qu’on appelle les consultations prébudgétaires, et conférences budgétaires, qui sont organisées avec tous les services pour définir les priorités de l’année prochaine, mais aussi valider au niveau technique, le cadre budgétaire en moyen terme. Après cette étape, il y a des arbitrages qui se font vers les mois de juillet et août pour voir les plafonds de dépenses et de recettes de tous les services de l’Etat », fait-t-il savoir. 

A lui d’ajouter, 

« Comme il vient d’arriver, c’est normal qu’il revienne encore vers les membres de services publics pour vérifier si leurs déclarations qui ont été faites lors des conférences budgétaires sont fiables. C’est une approche régulière conformément au cycle budgétaire, cela permet de s’assurer surtout de la crédibilité de toutes les dépenses, qui y ont été alignées dans le projet de loi de finances 2026, mais aussi de voir si le minima déclaré par les services d’assiettes, et la DGI, DGDA, sont crédibles, et que cela respecte réellement le potentiel fiscal ».

L’enveloppe devrait atteindre 12 milliards de dollars en ressources propres, soit une nette progression par rapport au budget du dernier quinquennat du président Félix Tshisekedi, qui s’élevait à 8,8 milliards USD. 

À ce montant s’ajouteraient 4 à 5 milliards USD de ressources extérieures, permettant de porter le budget global autour de 16 à 17 milliards de dollars. Selon le ministre, cette trajectoire est à inscrire dans l’effort du gouvernement à améliorer la mobilisation des recettes intérieures en vue de financer ses priorités.

Jean-Baptiste Leni 

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