Dans son allocution à l’occasion de la rentrée parlementaire ce lundi 15 septembre, le président du Sénat de la RDC, Jean-Michel Sama Lukonde, est revenu sur le dysfonctionnement des provinces et des entités territoriales dans toutes les 26 provinces qui composent le pays.
« Plusieurs provinces et entités territoriales décentralisées rencontrent actuellement des difficultés importantes, notamment en termes de ressources financières insuffisantes, de capacités techniques limitées, d’une coordination interinstitutionnelle faible et d’instabilité politique », a déclaré Sama Lukonde.
Cette situation crée des tensions, notamment entre les conseillers communaux et les bourgmestres qui, selon le président du Sénat, « constituent un enjeu non négligeable ».
« Le Sénat a, par ailleurs, reçu plusieurs correspondances concernant des conflits liés à la désignation non conforme d’animateurs au sein de certains secteurs et chefferies », a indiqué le président du Sénat.
Il alerte également sur la persistance d’autres « tensions communautaires qui persistent dans divers groupements et villages, présentant des risques potentiels pour la sécurité nationale si elles ne sont pas traitées de manière appropriée ».
Il appelle ainsi le gouvernement à veiller au bon fonctionnement des provinces et des entités territoriales décentralisées qui « conditionne non seulement la qualité de la démocratie à la base, mais aussi l’efficacité de l’action publique ».
Il invite le gouvernement à appliquer les lois de la république relatives au respect du principe de subsidiarité et à la mise en œuvre effective de la Caisse nationale de péréquation.
Dans un communiqué conjoint signé ce lundi 15 septembre, trois organisations de la société civile dont Agir pour des Élections Transparentes et Apaisées (AETA), le Réseau d’Éducation Civique au Congo (RECIC) et le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL Asbl) ont appelé à la tenue des élections des conseillers urbains, des maires et maires adjoints ainsi que des bourgmestres et bourgmestres adjoints.
En raison de l'absence de ces élections, « les élus locaux peinent à obtenir les émoluments depuis leur installation », notent ces trois structures, qui rappellent « que les finances publiques des ETD sont distinctes de celles du pouvoir central et des provinces ».
Elles plaident ainsi pour la mise en place d’un « mécanisme au niveau local pour aligner les dépenses des élus locaux sur les décisions budgétaires 2026, avec l’appui des gouverneurs et du ministre de l’Intérieur ».
Bruno Nsaka