Le ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Guillaume Ngefa, place parmi les priorités de son mandat la lutte contre la corruption dans son secteur. Le ministre d'État, qui revient fraîchement d'une visite d'inspection dans les installations carcérales du Haut-Katanga, a dressé un tableau sombre de ce secteur. Devant les journalistes réunis lors d'un briefing spécial organisé le mercredi 17 septembre 2025 par le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, le ministre d'État Guillaume Ngefa a indiqué sa perception de la justice congolaise, suite à ce qu'il a constaté lors de sa visite :
« Notre justice manque d'indépendance, c'est une justice où il y a beaucoup de cas de corruption, où il y a un déficit d'infrastructures et de nombre de magistrats mais aussi de mauvaises conditions carcérales. Et tout cela fait que les conditions propices pour avoir une justice indépendante et crédible restent à améliorer. »
Partant de sa politique qui « s'inscrit dans celle du gouvernement », il entend guérir son secteur à travers ces stratégies :
« Je crois que je vais d'abord lutter contre la corruption qui constitue pour moi la priorité numéro un. Et pour lutter contre la corruption dans le secteur de la justice, je dois collaborer et travailler avec le Conseil supérieur de la magistrature. »
Se rappelant la première réunion qu'il a tenue avec le Conseil supérieur de la magistrature, le ministre d'État a dit avoir soulevé la question de la corruption.
« Et je me suis rendu compte, après les explications données par le président du Conseil supérieur de la magistrature, qu'il existe une commission, que des sanctions ont déjà été prises, notamment des mises en cause. Et quelques magistrats ont été condamnés. Mais je crois que cela ne suffit pas, parce que cette perception que notre population a de la justice doit s'améliorer. Donc il faut des sanctions. Et quand on parle de la corruption dans le secteur de la justice, ce n'est pas seulement des magistrats, mais c'est toute la chaîne judiciaire : avocats, personnel, greffiers, secrétaires de parquets, huissiers... tout ce monde-là. »
Le ministre d'État, ministre de la Justice a mis à nu un fait, à savoir la mafia qu'organisent des avocats de la République :
« En matière de contentieux, l'État congolais est victime d'une mafia bien organisée : les avocats qui représentent la République s'arrangent avec des avocats de la partie adverse pour faire condamner l'État à payer des sommes qui peuvent atteindre des millions de dollars. »
Guillaume Ngefa a donc décidé de remettre de l'ordre parmi les avocats de la République. « Le processus va être transparent pour que les avocats qui vont représenter la République puissent venir de cabinets où il y a de l'éthique, ça c'est la première chose ; la deuxième, c'est que les avocats qui vont représenter la République doivent avoir des compétences dans les domaines où ils vont représenter la République ; et enfin, puisqu'il s'agit de cas de corruption et de mauvaise conduite, nous n'hésiterons pas à déférer ces cas de corruption et de mauvaise conduite devant les barreaux. »
La deuxième priorité pour Guillaume Ngefa, c'est « le renforcement de l'État de droit ». Troisième priorité :
« l'amélioration des conditions carcérales. Cela demande que nous puissions engager des réformes, et l'une des plus importantes pour nous ça va être d'adopter des lois essentiellement sur la lutte contre la corruption. Et la lutte contre la corruption va aussi faire en sorte que nous puissions améliorer le climat des affaires et, bien sûr, envisager des possibilités pour que les sociétés minières paient leurs redevances. »
Bienvenu Ipan