La stabilité de la RDC passe par la sécurisation des mines du Grand-Katanga, alerte Willy Mishiki

Député national Willy Mishiki
Député national Willy Mishiki
PAR Deskeco - 25 sep 2025 10:37, Dans Actualités

Lors d’un passage médiatique, le député Willy Mishiki a réagi aux récentes déclarations du général Eddy Kapend sur les risques sécuritaires qui pèsent sur la République démocratique du Congo, en particulier autour du Grand Katanga. « Ce qu’il a dit, je l’avais déjà dit, il faut que nous soyons prudent », a-t-il souligné. 

Selon le parlementaire élu du territoire de Walikale, dans le Nord-Kivu, l’enjeu n’est pas seulement territorial mais économique et social. « Notre budget est constitué de plus de 80 % de recettes du secteur minier. Aujourd’hui 80 % de mines que nous avons se trouve au Katanga », a-t-il rappelé, avant d’en tirer une conclusion sans détour : « si les groupes rebelles contrôlaient le Katanga, « un ou deux mois après, sans payer le salaire des fonctionnaires, Kinshasa va tomber. ».

Pour Willy Mishiki, la réalité est simple et impérieuse : « Le Grand Katanga ne doit pas tomber, parce que c’est lui qui nous nourrit. Il n’y aura pas des fonds si le Katanga ne produit rien. »

Le député a ensuite élargi le diagnostic en évoquant d’autres zones sensibles et les voies d’accès possibles vers la capitale. 

« Nous devons être sérieux sur ce front-là, même au niveau de Walikale et Kisangani, qui est la troisième ville, et de là, ils peuvent rejoindre Kinshasa par bateau. C’est notre rôle d’attirer l’attention », a-t-il averti, appelant à une prise de conscience nationale et à des mesures préventives.

Se référant explicitement aux propos du général Eddy Kapend, Willy Mishiki a estimé que celui-ci « n’a dit que la vérité ». 

Pour rappel, dans une sortie médiatique récente, le général Kapend avait interpellé : « toutes les menaces de l’Est pèsent sur nous de sorte que si nous n’arrivons pas à stopper la progression de l’ennemi du côté-là ils se trouvent, c’est-à-dire que nous serons la première cible du canon de l’ennemi. Et nous veillons sur cela, ils peuvent prendre partout, tant qu’ils n’ont pas pris le Katanga, le pays vivra. »

L’intervention de Willy Mishiki s’inscrit dans un débat plus large sur la sécurité nationale, la protection des zones minières et la garantie des recettes publiques essentielles au fonctionnement de l’Etat. En rappelant la dépendance budgétaire du pays vis-à-vis des ressources katangaises, le député plaide pour une stratégie de défense et de développement qui sécurise à la fois les populations et les infrastructures économiques.

L’appel de Willy Mishiki sonne ainsi comme une alerte adressée aux autorités et à l’opinion publique, surtout dans un pays où une large part du budget dépend d’un seul foyer minier, la sécurité du Katanga n’est pas une affaire locale, elle est, selon lui, une condition de survie nationale.

Jean-Baptiste Leni 

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