RDC : seulement au premier semestre, la présidence a consommé plus de 427 millions USD, soit plus que le crédit voté pour l’année

Présidence de la République
PAR Deskeco - 03 oct 2025 17:16, Dans Finances

Le ministère du budget a rendu public cette semaine son rapport sur l’exécution de dépenses globales par étape de la chaîne de la dépense au premier semestre 2025, soit de janvier à juin. Cette publication se veut une volonté de renforcement de transparence dans la gestion de finances publiques.

Le document consulté par Deskeco révèle qu'au premier semestre 2025, la présidence congolaise a consommé plus que prévu, soit plus de 1 217 milliards de Fc (427 millions USD) contre près de 865 milliards de Fc (303 millions USD), crédit voté initialement, soit un écart de près de 124 millions USD. 

55,3% de ce fonds a été décaissé en mode d’urgence, précise le rapport. La plus grande partie de ce fonds est orienté vers les dépenses de prestations et personnel. Maintenant que tout le crédit voté pour l’année 2025 est consommé au premier semestre, il reste à savoir : d’où va-t-elle tirer son financement pour le deuxième semestre ?

A travers cette révélation, la présidence demeure l’institution la plus coûteuse du pays. Pourtant en début de l’année 2025, le président Félix-Antoine Tshisekedi promettait à la population congolaise la réduction du train de vie des institutions. Ce qui implique des mesures courageuses : réduction de l’effectif surélevé de personnel et charges extravagantes, telles que des déplacements moins pertinents, ainsi que les autres accessoires.

Lundi le 29 septembre dernier, le ministre de Finances Doudou Fwamba indiquait que sur chaque personnel public en commençant de la présidence, l’Etat retranchait 30 %, en vue de concrétiser la réduction du train de vie. Une mesure qui fait mobiliser mensuellement au trésor public près de 15 millions USD, soulignait-t-il. 

La question reste donc à savoir : qu’est-ce qui explique cette consommation excessive de fonds par la présidence avec un large dépassement de crédit voté en dépit de la réduction du train de vie des institutions ? Certains observateurs concluraient qu’elle n’a été qu’un simple discours sans sa mise en application.  

C’est devenu une habitude. En 2024, la présidence a consommé au-delà de son crédit annuel, soit 99% au premier semestre. Le Réseau panafricain de lutte contre la corruption, une structure de lutte pour la bonne gouvernance, la qualifiait de l’institution la plus coûteuse, avec un budget qui s’augmente chaque année. En 2024, il est augmenté à 19% par rapport à 2023.

En 2022, elle a couté près de 523 milliards USD contre une prévision de près de 274 milliards USD. Ces dépassements sont justifiés par le nombre surélevé de personnel qui s’augmente chaque année, ainsi que par des structures avec des attributions similaires, indique l’organisation. 

Jean-Baptiste Leni   

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