Budget 2025: Le risque de change pourrait faire exploser le coût de la dette publique extérieure

Le Franc congolais
Le Franc congolais
PAR Deskeco - 07 nov 2024 12:24, Dans Finances

Le risque de change est une menace permanente à la liquidation normale de la dette publique extérieure  par le gouvernement congolais. C’est ce que révèle le document 8 du projet de loi des finances exercice 2025, sous examen  au parlement.

En effet, ce risque pourrait amener l’Etat à payer un service de la dette plus élevé que ce qui est prévu dans le budget notamment en 2025, par la suite d’une dépréciation de la monnaie nationale. 

À fin 2023 par exemple, près de 98% de la dette publique congolaise est constituée de la dette extérieure, hormis les arriérés intérieurs, rendant le pays particulièrement sensible aux fluctuations des taux de change. 

Le dollar américain, qui représente 64% de cette dette, est la devise dominante. Cette situation expose le pays à un risque de change élevé, susceptible de peser lourdement sur les finances publiques en 2025 et pour les années à venir.

En 2023, le Franc Congolais s’est fortement déprécié, jusqu’à atteindre 24,6% en glissement annuel, renseigne le document 8 du projet de loi des finances. Le taux d’échange pourrait atteindre  2 954,40  FC pour un dollar américain en 2025. Cette situation entraîne une augmentation du coût de service de la dette, exprimée FC.

Pour la période allant de 2025 à 2027, la dépréciation du FC face au dollar américain pourrait atteindre 25 %. 

« Une variation modérée du taux de change impacterait à la hausse le service de la dette de 127,4 milliards de FC en 2025, 300,4 milliards de FC en 2026 et 339,5 milliards de FC en 2027, traduisant ainsi une pression sur le Trésor public », selon le ministère du budget.

Pour réduire la vulnérabilité du pays au risque du taux de change, le gouvernement congolais envisage notamment développer le marché domestique des titres publics, en encourageant les investisseurs à acquérir des obligations et des bons du Trésor, mais aussi privilégier les prêts concessionnels, pour  limiter le coût de la dette et de réduire l'exposition au risque de change.

Au 31 décembre 2023, la dette de l’Administration centrale se situe à 17,81% du PIB. Comparativement à son niveau de 16,02% de 2022, il s’observe une augmentation de 1,79 point de pourcentage

Bruno Nsaka

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