Le chapitre six (VI) sur les dispositions économiques et la coopération régionale de l’accord de paix RDC-Rwanda, signé le 27 juin 2025 à Washington sous la médiation des États-Unis, figure parmi les chapitres qui ont suscité beaucoup de rumeurs, d’interprétations erronées et parfois des suspicions. Invitée du briefing spécial organisé le jeudi 3 juillet 2025 par le ministre Patrick Muyaya de la Communication et des Médias, la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, a clarifié en ces termes :
« Ce volet ne contient pas d’engagement économique. Il parle plutôt du souci de prévoir, dans l’avenir, une intégration régionale. L’accord ne prévoit ni contrepartie économique, ni concession en matière minière, ni traité commercial bilatéral avec le Rwanda. Il énonce plutôt un engagement des deux parties à œuvrer à la réactivation des dynamiques de coopération économique régionale dans un esprit de stabilisation transfrontalière. Et cela comprend, à moyen terme, la réhabilitation des axes logistiques régionaux, la relance du corridor douanier et des échanges techniques sur les zones économiques transfrontalières. »
Elle a souligné que « ces dispositions sont volontaires, progressives, non contraignantes et elles ne sont pas liées au calendrier sécuritaire ».
Ce qui est important dans cet accord « est le fait qu’il s’appuie sur une plus grande intégration économique, qui permet justement de stabiliser [la région] à long terme. Mais nous sommes conscients que toute intégration économique ne se fait pas dans un vide historique ou dans un vide social. Et donc, nous ne sommes pas naïfs : même quand nous parlons d’intégration régionale ou d’une ouverture économique, nous savons d’où nous venons. Nous venons de 30 ans d’agression, des millions de morts, des populations déplacées, pillées, violées et des minerais exploités illégalement pour alimenter des réseaux d’enrichissement illicite. Donc, la coopération économique peut évidemment être un vecteur de stabilité, mais cela doit être fait de manière séquentielle et graduelle ».
Paraphrasant la ministre d’État, le ministre Patrick Muyaya a indiqué qu’il n’est donc pas question de voir le Rwanda mettre la main sur les ressources minières de la RDC. Le porte-parole du gouvernement a aussi expliqué que cet accord prévoit que, pour ce qui est de l’intégration économique, cette question pourra faire l’objet d’un autre point qui sera en discussion. Mais ici, la priorité c’est la paix. (…) On traque les FDLR, on va consolider cette paix de manière définitive et durable.
Bienvenu Ipan