C’est ce jeudi 2 octobre que commencent effectivement les travaux de protection du pylône P8 de la ligne haute tension Inga-Kimwenza, à Kinshasa, menacé par l’érosion. Ces travaux exécutés par une firme chinoise ont débuté lundi avec l’aménagement du site en vue d’arrêter la progression de l’érosion.
« Depuis lundi, l’entreprise SCI a commencé l’aménagement du site en vue d’acheminer les engins pour un début effectif des travaux le jeudi 2 octobre. Les équipes de SCI installent déjà des bacs à sable dans les ravins afin de freiner la progression de l’érosion et de limiter les dégâts en cas de pluies », a-t-on lu dans un communiqué du ministère des Infrastructures.
Selon le document, le constat effectué sur place est alarmant : des terrains ont été illicitement vendus et des habitations érigées jusque dans le périmètre protégé du pylône de la ligne haute tension 400 kV, pourtant construit sur un sol limoneux instable.
L’Hôtel de ville de Kinshasa a reçu instruction d’engager, en procédure d’urgence, les opérations d’expropriation afin de libérer le site de la Société nationale d’électricité (SNEL), qui doit abriter les travaux effectifs de lutte antiérosive à partir du jeudi 2 octobre 2025.
De son côté, le chef de poste SNEL Mitendi, Mbala Serge, a détaillé la démarche technique adoptée : « Les constructions anarchiques favorisent l’avancée rapide de l’érosion et mettent en danger l’ouvrage de la SNEL».
Citant les règlements de gestion des pylônes, il a rappelé qu’il est interdit de bâtir sous une ligne à haute tension. Si les trois lignes venaient à s’écrouler, deux tiers de Kinshasa seraient dans le noir
Une distance de 25 mètres doit être respectée de chaque côté, soit 50 mètres au total. Pourtant, des habitants s’installent aux abords du pylône et s’exposent aux effets du champ magnétique, nuisible à la santé.
Le pylône P8 fait partie de la ligne haute tension Inga-Kimwenza, qui transporte 400 kilovolts mais est exploitée actuellement à 220 kilovolts. Cette ligne alimente plusieurs postes électriques de Kinshasa. Si le pylône venait à céder, une grande partie de la ville serait plongée dans le noir.
Le dimanche 28 septembre, le ministre des Infrastructures avait réuni la SNEL et l’Office des routes dans son cabinet. Le directeur des Transports de la SNEL, Ngindu Mutshima Kola, avait prévenu : « Si les trois lignes venaient à s’écrouler, deux tiers de Kinshasa seraient dans le noir».
Face à ce danger, le ministre des Infrastructures et Travaux publics, John Banza, qui a réuni dimanche en urgence à son cabinet l’Office des routes et la SNEL, a décidé du lancement immédiat de travaux de stabilisation.
Cette intervention s’inscrit dans la vision du président de la République, relayée par la Première ministre, qui place la protection des infrastructures stratégiques au rang de priorité nationale.
Bienvenu Ipan