Avec la dépréciation imprévisible du franc congolais, qui passe de 28.000 à 23 000 FC pour 1 dollar en moins d’un mois, de nombreux vendeurs de vêtements et chaussures à Kinshasa abandonnent le dollar au profit de la monnaie locale. La raison principale est de préserver le capital investi dans l’achat de leurs marchandises.
« Nous avons opté pour le franc congolais, car c’est notre monnaie. J’ai acheté mes marchandises lorsque le taux était encore à 28 000 FC. Avec la baisse, je risque de vendre à perte. Par exemple, une paire de baskets à 20$ se vendait à 56 000 franc congolais, aujourd’hui je la propose à 50 000 FC, alors que 20$ équivalent maintenant à 46 000 FC » explique une vendeuse au reporter de Deskeco
Un autre commerçant ajoute : « Pour éviter les pertes, je conserve les anciens prix mais en francs. Un article vendu à 10 $ auparavant est désormais affiché à 28 000 FC, malgré un taux de change à 23 500 FC. Les clients doivent s’adapter ou chercher ailleurs. »
De leur côté, les acheteurs dénoncent une situation injuste puisque cette baisse ne profite qu’aux vendeurs et non à eux
« C’est une bonne décision mais au moment où il faut payer en franc mais en ajoutant un surplus que ça devient grave. Le même basket, mais avec son ancien prix, l’unique différence est qu’on doit payer en franc et ce n’est pas normal. »
Rappelons que lors du point de presse, le gouverneur de la Banque Centrale du Congo, André Wameso, a indiqué que son institution et l’ensemble du personnel travaillent à fond pour rendre les congolais fiers de leur monnaie locale. Tout en affirmant qu’avec tous les indicateurs du marché, le franc congolais va continuer à s’apprécier.
Lors de la 61e réunion du Conseil des ministres, le Président de la République Félix Tshisekedi avait félicité le Gouvernement ainsi que la Banque Centrale du Congo pour les résultats probants récemment enregistrés sur le marché des changes. Pour le chef de l’Etat, ce progrès constitue un signe tangible des efforts coordonnés et constants dans la mise en œuvre des politiques monétaire et budgétaire.
Divine Mbala