L’arrivée d’Adolphe Muzito à la tête du ministère du Budget s’accompagne d’un changement progressif dans les méthodes de gestion publique. Depuis sa prise de fonctions, plusieurs pratiques longtemps décriées sont en voie d’être corrigées, dans un effort de restauration de la discipline administrative et de la transparence au sein de l’appareil budgétaire de l’État.
Une première évolution concerne la gestion des promotions au sein de l’administration budgétaire. Pendant des années, les décisions de carrière étaient fréquemment entachées d’arbitraire, souvent influencées par des pressions internes ou des considérations personnelles. Le nouveau ministre impose désormais le respect strict des procédures légales.
Chaque acte administratif est soumis à un contrôle de légalité, validé par les services compétents et aligné sur le statut des agents publics. Les arrêtés qu’il signe s’accompagnent systématiquement de notes techniques et de rapports de conformité, une démarche inhabituelle dans ce ministère et qui vise à renforcer la traçabilité.
La rationalisation des demandes financières constitue un autre chantier. Le phénomène des “faux besoins budgétaires” – qui consistait à gonfler certains postes pour maintenir des zones d’ombre – était devenu récurrent. Le ministère applique aujourd’hui un audit systématique des requêtes, supprime les lignes jugées irrégulières et exige des justificatifs détaillés pour toute demande. Plusieurs rubriques non conformes ont ainsi été retirées des plans d’engagement 2025–2026, signe d’un contrôle plus rigoureux.
La chaîne de dépenses fait elle aussi l’objet d’une sécurisation renforcée. Les dérogations fréquentes, qui facilitaient autrefois les contournements et les fraudes, sont désormais limitées. Les visas budgétaires suivent un cadre strict, la traçabilité est exigée à chaque étape et les régies financières doivent transmettre des rapports hebdomadaires. Ce resserrement des procédures s’est déjà traduit par une baisse notable des irrégularités détectées dans les circuits d’ordonnancement, estimée à plus de 25 % depuis octobre 2025.
Dans l’ensemble, les réformes engagées au ministère du Budget ne constituent pas une rupture spectaculaire mais plutôt un alignement progressif sur les règles institutionnelles. L’approche privilégie la normalisation des pratiques et le renforcement des mécanismes de contrôle.