L'Observatoire de la dépense publique (ODEP) interpelle le Parlement pour une
affectation sans états d’âmes, des crédits très conséquents à l’émergence d’une économie congolaise indépendante et endogène.
Dans une note d'analyse parvenue à DESKECO.COM, le Président du Conseil d'Administration de l'ODEP, le professeur Florimond Muteba Tshitenge, propose un décodage critique du compte rendu du Conseil des ministres du 15 août 2025, en mettant en évidence cinq dimensions majeures:
la crise persistante des investissements publics en RDC ;
le rôle oublié du sous-compte investissement logé à la Banque centrale, qui faisait du ministère du Plan la véritable plaque tournante des projets publics ; les limites de la création du Fonds d’investissement stratégique, nouvel instrument institutionnel à forte fragilité ; les conséquences économiques et sociales de l’absence d’investissements sur la croissance, l’emploi et la cohésion sociale ; les recommandations pour une réhabilitation du ministère du Plan comme acteur central du processus de Planification, Programmation, Budgétisation et Suivi-Evaluation(PPBS) .
La note de l'ODEP dénonce:
"La persistance d’une sous-exécution chronique des crédits d’investissement inférieure à 5 % depuis plus d’une décennie traduit une faiblesse structurelle qui prive la RDC des infrastructures de base, freine la création d’emplois et accentue la pauvreté multidimensionnelle".
À en croire cette structure, " le blocage n’est pas seulement technique : il révèle une orientation politique où la dépense publique sert prioritairement au fonctionnement institutionnel et à la survie de l’appareil étatique, au détriment de la transformation structurelle du pays".
Pour sortir de cette situation on ne peut plus inquiétante, l'ODEP recommande de :
Réhabiliter le sous-compte investissement à la Banque centrale, mécanisme éprouvé garantissant discipline et traçabilité ;
Redonner au ministère du Plan son rôle stratégique de programmation, d’arbitrage et de suivi des projets publics ;
Prioriser les investissements structurants (infrastructures, santé, éducation, énergie) au lieu des dépenses de prestige ;
Sanctionner fermement la prédation financière, afin de restaurer la confiance et la crédibilité de l’État.
"À défaut de ce sursaut, la République démocratique du Congo restera enfermée dans une logique de survie institutionnelle et de prédation budgétaire, compromettant sa capacité à bâtir une croissance inclusive, à consolider la paix et à répondre aux aspirations légitimes de son peuple", a-t-on lu dans la note d'analyse qui justifie :
"L’investissement public, lorsqu’il est bien planifié et exécuté, constitue non seulement un levier économique, mais aussi un acte de justice sociale et de souveraineté nationale".
Bienvenu Ipan