Dans une note d’analyse partagée sur son compte X ce vendredi 5 décembre 2025, le Centre de recherches en finances publiques et développement local (Crefdl) note de lourdes conséquences de l’appréciation du franc congolais face au dollar américain sur les recettes de l’État, pendant le troisième trimestre de l’année en cours.
“La décision de la Banque centrale du Congo a entraîné une dépréciation de 22,15 % du dollar américain par rapport au franc congolais”, renseigne le Crefdl.
Qui poursuit :
“Sur le plan des finances publiques, les recettes du troisième trimestre de l’année en cours ont fondu de l’ordre de 28,49 %, entraînant un manque à gagner de 744 397 874,08 USD pour le Trésor public”.
Selon ce centre de recherches, si les recettes mobilisées, selon les données de la BCC, s’élèvent à 26 265,3 milliards de CDF, et que l’on considère les 13 409,0 milliards de CDF mobilisés au premier semestre de 2025, “il s’observe que de juillet à novembre le gouvernement n’a encaissé que 13 389,7 milliards CDF, environ 6 milliards USD, et que d’ici décembre l’État ne pourrait capter tous les revenus prévus dans la loi de finances rectificative 2025”.
Le Centre conclut son analyse en invitant la BCC, le ministère des Finances ainsi que d’autres membres de l’ECOFIR à une concertation urgente pour encadrer les réformes en cours et éviter tout impact négatif dans la mise en œuvre des politiques publiques.
Jeudi 4 décembre dernier, la BCC et le ministère se sont opposés sur les conséquences de l’appréciation du franc congolais face au dollar américain, sur la réalisation des recettes de l’État.
Si la BCC avait affirmé que cette appréciation n’avait eu aucune incidence négative sur la réalisation des recettes de l’État, arguant que les recettes mobilisées se sont chiffrées à 26 265,3 milliards de CDF contre une programmation de 25 658,8 milliards, soit un taux de réalisation de 102,3 %, le ministère des Finances, en revanche, a réfuté cette analyse qui, selon lui, est non seulement “erronée et inexacte”, mais aussi “basée sur des recettes cumulées et comprenant même des avances fiscales”.
“Le cadrage du Fonds monétaire international pour le dernier trimestre de l’année 2025 ainsi que les données des administrations financières confirment la perte de recettes suite à l’appréciation du franc congolais. Communication officielle à suivre”, écrivait le ministère sur son compte X.”