Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international a approuvé la deuxième revue du programme soutenu par la Facilité de crédit étendue (FCE) et de la première revue au titre de la Facilité de résilience et de durabilité (RSF), a annoncé l’institution de Bretton Woods dans un communiqué publié ce vendredi 19 décembre 2025.
Le gouvernement de la République démocratique du Congo a, de sa part, salué l’achèvement de cette deuxième revue, qui vise au décaissement immédiat de 445 millions USD. Cette approbation vient en aide au gouvernement congolais en vue de renforcer la stabilité macroéconomique, précise le communiqué.
Malgré le contexte de persistance du conflit armé dans l’Est de la RDC, qui continue de peser lourdement sur les finances publiques, les autorités congolaises ont réaffirmé leur ferme détermination à poursuivre la mise en œuvre rigoureuse des réformes économiques et financières engagées avec l’appui du FMI, a indiqué le ministère du Budget.
« Le gouvernement réaffirme son engagement à poursuivre la mise en œuvre rigoureuse des réformes économiques et financières, dans le respect des équilibres macroéconomiques, en vue de consolider la stabilité économique, renforcer la crédibilité financière de l’État et améliorer durablement les conditions de vie des populations », déclare le ministère.
Avant d’ajouter,
« Cette décision traduit la confiance renouvelée du FMI dans la conduite de la politique économique nationale et consacre les résultats des réformes structurelles et de la discipline budgétaire mises en œuvre conformément à la vision du Président de la République ».
Pour le ministère de Finances, la décision du Conseil exécutif du FMI atteste la stabilité du cadre macroéconomique du pays, grâce à une meilleure coordination des politiques conjoncturelles.
« Cette décision du FMI atteste de la stabilité du cadre macroéconomique, grâce à une meilleure coordination des politiques conjoncturelles, et souligne les progrès réalisés par le gouvernement dans la conduite des réformes des finances publiques », a-t-il indiqué.
Le ministère estime que cette deuxième revue approuvée constitue un appui budgétaire, « qui devra atteindre un montant total de 1,8 milliard USD, et permettra de relancer les travaux de barrage hydroélectrique de Katende, la RN7 et du projet COMPACT. Cette approbation intervient également dans un contexte où le pays est confronté au défi de mobilisation de recettes et du paiement des agents et fonctionnaires publics. La dernière politique de la Banque centrale du Congo d’injecter 50 millions USD sur le marché pour faire apprécier la devise locale, a entrainé la perte des recettes publiques.
Du côté de l’opposition congolaise, la position du Fmi à travers cette approbation n’est pas totalement saluée. En novembre dernier, avant la conclusion de la mission du Fmi à Kinshasa, l’acteur politique congolais Olivier Kamitatu avait haussé le ton.
« Alors que la RD Congo traverse une crise humanitaire sans précédent, ces institutions continuent d’applaudir une prétendue “stabilité macroéconomique” qui n’existe que dans leurs rapports de mission. Comment parler de performance économique quand le peuple meurt de faim ? Comment saluer une gestion budgétaire alors que les fonds publics s’évaporent dans les circuits de la prédation et de la rente politique ? », s’interroge-t-il
Dans son communiqué de ce vendredi, le FMI persiste, en estimant que l’économie congolaise demeure globalement résiliente, malgré un environnement sécuritaire et humanitaire difficile. L’achèvement de la deuxième révision de l’accord au titre de la FCE, approuvé le 15 janvier 2025, a permis un décaissement d’environ 261,9 millions USD, portant le total des décaissements effectués dans ce cadre à près de 785,3 millions USD.
La première revue du programme appuyé par la Facilité de résilience et de durabilité a donné lieu à un décaissement supplémentaire d’environ 183,1 millions USD. Cette facilité vise à soutenir les réformes structurelles destinées à renforcer la résilience de la RDC face aux défis climatiques et à promouvoir une croissance durable et inclusive.
Jean-Baptiste Leni