L’ONG Ressource Matters, engagée pour que les ressources minières de la République démocratique du Congo (RDC) profitent pleinement à la population, estime que la récente mesure du gouvernement congolais de suspension temporaire des exportations de cobalt constitue « un premier pas vers la régulation » dans le secteur minier, précisément pour ce qui concerne les minerais stratégiques, y compris le cuivre et le cobalt. Elle l’a fait savoir dans un livre blanc sur la nécessité de transformer localement les minerais stratégiques.
Ressource Matters rappelle que la mesure d'interdiction des exportations de cobalt est la conséquence de la chute des prix et de l’absence de contrôle de la production. C’est dans cette optique que le gouvernement de la RDC avait instauré en février 2025 une interdiction temporaire de quatre mois sur les exportations de cobalt, prolongée par une mesure supplémentaire de trois mois une première fois, et jusqu’au 15 octobre 2025 une seconde fois.
« Cette dernière mesure a fixé la reprise de l’exportation dans un système de quota dont les modalités pratiques ont été fixées par la décision 005/ARECOMS/2025 : quota pour le dernier trimestre 2025 et pour les années 2026 et 2027 et les critères de sélection des entreprises éligibles au quota », renseigne le document.
Qui ajoute :
« L’objectif est double : stabiliser les prix et reprendre la main sur les flux de commercialisation ».
Les effets de cette mesure restent limités, estime Ressource Matters, qui considère qu’elle doit être accompagnée « d’un arsenal réglementaire plus structuré et d’une stratégie à long terme ».
Pour encadrer la reprise des exportations, le gouvernement congolais a instauré des quotas d’exportation stricts depuis mi-octobre, afin de limiter l’offre sur le marché. Entre le 12 et le 19 décembre, le prix du cobalt a atteint 50 958 dollars la tonne, en hausse hebdomadaire de 5,1 %. Par rapport à fin décembre 2024, il affiche une progression de 111,9 %, selon les chiffres communiqués.
