Le budget général pour 2026 est plutôt de 18 milliards USD avec 34 % destiné aux investissements, clarifie le cabinet du ministre du Budget

Steve Kivuata, Inspecteur des Finances et membre du cabinet du Vice-premier ministre du Budget
Steve Kivuata, Inspecteur des Finances et membre du cabinet du Vice-premier ministre du Budget
PAR Deskeco - 19 sep 2025 11:48, Dans Finances

Steve Kivuata, Inspecteur des Finances et membre du cabinet du Vice-premier ministre du Budget, a tenu à apporter des précisions sur le projet de loi de finances 2026, actuellement en examen à l’Assemblée nationale. Alors que le budget dans son ensemble est évalué à 20,3 milliards de dollars, il a expliqué que le budget général, géré directement par le pouvoir central, est fixé à 18 milliards USD, tandis que le reste est constitué du budget annexe et des comptes spéciaux, administrés par les organismes auxiliaires.

« Les projections faites sont réalistes », a déclaré Steve Kivuata. Sur les 18 milliards de dollars de budget général, 12,5 milliards proviendront des recettes internes que les régies financières vont mobiliser, et environ 6 milliards seront apportés par des recettes extérieures, grâce notamment au concours des partenaires bi et multilatéraux comme le FMI et la Banque mondiale.

« Plus de 20 milliards USD pour le budget de manière globale, mais pour le budget général, c’est 18 milliards de dollars. Cependant, le budget annexe et les comptes spéciaux sont gérés par les organismes auxiliaires. Ce qui va être géré par le pouvoir central est 18 milliards USD, dont les recettes internes sont plus ou moins 12,5 milliards USD, que nous sommes en mesure de mobiliser. Les recettes extérieures seront plus ou moins 6 milliards USD. Ce budget est très réaliste, et nous avons effectivement tenu compte de l’impact négatif de la guerre dans l’Est », explique-t-il.

Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement mise sur un paquet de réformes visant à renforcer la capacité des régies financières. L’ambition est claire : dégager le montant fixé pour les recettes internes pour 2026, afin de financer la guerre, mais aussi la reconstruction économique à travers les infrastructures et les dépenses sociales.

Les dépenses d’investissement représentent plus de 34 % du budget, indique-t-il, tandis que les dépenses de personnel connaissent une hausse supérieure à 10 %, ce qui exprime la volonté du gouvernement d’augmenter les salaires des fonctionnaires et agents publics.

Il souligne, par ailleurs, que les allocations pour l’agriculture sont en progression, la gratuité de l’enseignement est maintenue, et le Programme de Développement Local des 145 territoires (PDL-145T) bénéficie d’une enveloppe d’environ 2 milliards USD pour les infrastructures.

Aux ressources budgétaires s’ajoutent des financements extrabudgétaires, destinés à accélérer la modernisation du pays, tels que le financement issu du contrat sino-congolais (Sicomines) qui assure, par exemple, plus de 300 millions USD par an pour les infrastructures. 

Dans une récente analyse, un ancien conseiller du ministère des Finances en charge de la Trésorerie, actuellement député national, Flory Mapamboli, a estimé qu’il est impossible de combler les besoins en infrastructures par les ressources du budget national, d’autant plus qu’en 98%, elles prennent en charge les salaires, frais de fonctionnement, rétrocessions aux régies financières et dépenses sécuritaires exceptionnelles. Il conseille au gouvernement de développer les partenariats publics-privés, et de recourir aux contrats de type BOT (Build-Operate-Transfer).

Par ailleurs, Steve Kivuata est revenu sur le contexte de la guerre que traverse le pays. Il fait savoir que la guerre dans l’Est a eu des effets négatifs sur les recettes de l’État. En 2025, le gouvernement avait déjà été contraint d’adopter un budget rectificatif avec une baisse d’environ 700 millions USD, mentionne-t-il, avant d’ajouter que le projet de budget 2026 a donc été conçu en tenant compte de cet impact, mais aussi de l’espace économique restant sous contrôle du pouvoir central.

Malgré ce contexte, la croissance du PIB est estimée à 5,3 % par rapport à 2025, ce qui permet de soutenir des prévisions de mobilisation, qu’il juge réalistes. « Tout a été pris en compte », insiste-t-il.

Cet Inspecteur de Finances publiques conclut en rappelant que la réussite de ce budget dépendra de la discipline politique et de la volonté de l’exécutif.

« Si réellement il y a de la rigueur, si ceux qui sont autour du Chef de l’État et au sein du gouvernement veulent construire un bon bilan pour le Président de la République, l’impact social sera ressenti par la population », a-t-il assuré.

Déjà que le projet de loi de finances est au Parlement, les prochains débats parlementaires vont permettre aux élus nationaux d’y revenir, afin d’examiner les prévisions incluses et d’affiner les priorités, dans un contexte où les attentes sociales restent très fortes.

Jean-Baptiste Leni

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