Deux organisations, dont Resources Matters et le Consortium Mazingira Pour Tous, ont adressé une correspondance aux autorités congolaises et à l’entreprise chinoise Congo Dongfang Mining (CDM) pour réclamer des mesures urgentes après un incident de pollution survenu à Lubumbashi. Selon ces organisations, cette fuite industrielle a contaminé plusieurs rivières, provoquant d’importants dommages environnementaux et sociaux.
Dans leur courrier, les deux structures insistent sur la nécessité de publier un rapport d’impact environnemental post-incident, afin d’évaluer les dégâts causés et de garantir la transparence sur les mesures correctives mises en œuvre. Elles recommandent également la mise en place d’un mécanisme de surveillance communautaire permanent, permettant aux populations locales de signaler et de suivre toute situation de pollution future.
Les deux organisations appellent CDM à décontaminer sans délai toutes les zones touchées et à soumettre les personnes exposées, que ce soit par contact direct ou par la consommation de poissons morts, à des examens médicaux spécialisés. Elles demandent aussi que les victimes soient indemnisées pour les préjudices subis, qu’il s’agisse de la perte de biens, de cultures ou d’autres atteintes à leurs moyens de subsistance.
S’adressant au ministre national des Mines, Resources Matters et Mazingira Pour Tous plaident pour un audit environnemental général couvrant l’ensemble des sociétés minières opérant en République démocratique du Congo, y compris les exploitants artisanaux. Elles exhortent les autorités à faire respecter le Code minier, notamment en ce qui concerne l’obligation pour les entreprises de rendre publiques leurs études d’impact environnemental et social (EIES).
Enfin, elles demandent que des sanctions exemplaires soient prises à l’encontre de toutes les sociétés minières responsables de pollutions, à l’instar du cas de CDM, mais aussi contre celles qui n’ont pas publié leurs EIES, malgré l’exigence légale.
Ces deux organisations regrettent que les cas de pollution environnementale se répètent régulièrement dans le secteur minier congolais sans réaction rapide des services compétents. Elles estiment qu’une action ferme et coordonnée s’impose pour prévenir de nouvelles catastrophes écologiques et protéger durablement les communautés locales.
Le 6 novembre, le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, a déploré cette pollution lors d’une descente d’inspection.
« Le bassin de rejet de la société ne répond à aucune norme environnementale : absence d’étanchéité, d’équilibre structurel, de dispositifs de contrôle et de plan d’urgence », indiquait-il.
De ce fait, il avait annoncé la suspension immédiate, pour une durée de trois mois, des activités de la société Congo Dongfang Mining (CDM).
« CDM devra réparer intégralement les dommages environnementaux, assurer la rémunération de son personnel, indemniser les populations affectées et se conformer strictement aux exigences du Code minier », avait précisé le ministre.
Jean-Baptiste Leni