RDC : plus de 95% de recettes internes atteintes en 2024, le projet de loi portant reddition de comptes déclarée reçu par l’autorité budgétaire

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PAR Deskeco - 18 nov 2025 07:27, Dans Finances

L’Assemblée nationale a déclaré recevable, ce lundi 17 novembre 2025, le Projet de loi portant reddition des comptes de l’exercice 2024, présenté par le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi. Cette étape marque, selon le ministère, le lancement de l’examen parlementaire d’un document clé pour l’évaluation de la gestion budgétaire de l’État congolais.

Dans son exposé, Doudou Fwamba a souligné les performances réalisées malgré un contexte national et international défavorable. Entre les défis sécuritaires persistants à l’Est de la République, le ralentissement économique mondial et les exigences du programme convenu avec le Fonds monétaire international, l’État a tout de même enregistré une mobilisation solide des recettes publiques. 

Sur des prévisions dépassant 44 mille milliards de francs congolais, plus de 35 mille milliards ont été effectivement collectés, indique le ministère de finances sur son compte X après la recevabilité de ce projet de reddition de comptes. Les administrations financières ont ainsi atteint plus de 95 % des recettes internes assignées, une performance que Doudou Fwamba attribue à l’élargissement de l’assiette fiscale, à l’amélioration des mécanismes de contrôle et au renforcement de la lutte contre la fraude.

Le ministre a également rendu hommage au Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, saluant son engagement constant pour une gestion saine, rigoureuse et transparente des finances publiques. Selon lui, les progrès enregistrés dans la mobilisation des ressources résultent directement des réformes impulsées au plus haut niveau de l’État.

Réponses aux observations de la cour de comptes 

Répondant aux observations de la Cour des comptes, Doudou Fwamba s’est défendu sur plusieurs points, notamment la gestion des secteurs sociaux, l’usage des procédures d’urgence, strictement encadrées par la loi et les dépassements relevés. Ces derniers, a expliqué le ministre, découlent en grande partie des ajustements techniques opérés pour financer des projets structurants en provinces. Les investissements dans les travaux de modernisation des routes, cruciaux pour le développement territorial et la dynamisation de l’activité économique, figurent parmi les principales causes de ces ajustements.

Pour rappel, les états de suivi budgétaire du premier semestre 2025 révèlent que plus d’un milliard de décaissement de fonds ont été faits par procédure d’urgence, impliquant les grandes institutions du pays, la présidence, le gouvernement, le parlement. Crefdl qualifie cela d’une dérive inquiétante d’autant plus que le recours à cette mesure intervient pour des cas spécifiques. Alors que le FMI avait également demandé au gouvernement de réduire le recours à cette procédure, en vue de plus de transparence dans la gestion de finances publiques. 

Quant aux dépassements budgétaires, le même document de suivi budgétaire révèle qu'au premier semestre 2025, la présidence congolaise a consommé plus que prévu, soit plus de 1 217 milliards de Fc (427 millions USD) contre près de 865 milliards de Fc (303 millions USD), crédit voté initialement, soit un écart de près de 124 millions USD. Alors que le Fmi avec lequel le gouvernement congolais est en programme demandait au gouvernement de rationnaliser la gestion de fonds public.

55,3% de ce fonds a été décaissé en mode d’urgence. La plus grande partie de ce fonds est orienté vers les dépenses de prestations et personnel. 

Après cette étape de recevabilité, le projet de loi est transmis à la Commission économique et financière (ECOFIN) pour un examen approfondi. Il reviendra ensuite en plénière pour débat et adoption, conformément à la procédure législative.

Jean-Baptiste Leni

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