Kinshasa et la Banque mondiale s’engagent à dynamiser l’intégration économique régionale

Bâtiment de la Banque mondiale. Ph. d'illustration
Bâtiment de la Banque mondiale. Ph. d'illustration
PAR Deskeco - 11 déc 2025 11:04, Dans Actualités

Kinshasa et la Banque mondiale ont convenu, mardi, d’accélérer la mise en œuvre du Projet de facilitation du commerce et d’intégration dans la région des Grands Lacs (PFCIGL), un programme essentiel dont le déploiement est jugé crucial, malgré l’insécurité persistante dans l’est de la République démocratique du Congo.

Transformer les opportunités économiques en réalités concrètes pour les populations

Lors d’une rencontre tenue mardi 9 décembre à Kinshasa, le ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku, a insisté sur la nécessité d’une exécution rapide et efficace du PFCIGL pour transformer les opportunités économiques en réalités concrètes pour les populations. L’accélération du projet vise à lever les goulots d’étranglement logistiques et administratifs qui freinent traditionnellement les échanges dans cette zone stratégique.

Pour sa part, Patrice Savadogo, spécialiste principal des forêts, représentant le directeur pays de la Banque mondiale, a illustré l’approche multisectorielle de l’institution financière pour soutenir les projets d’intégration régionale. La Banque mondiale a ainsi réitéré son soutien technique et financier pour garantir que les objectifs du projet soient atteints dans les délais impartis.

Objectifs et financement du PFCIGL

Le PFCIGL est un projet d’envergure conçu pour stimuler l’économie de la région des Grands Lacs, notamment entre la RDC et le Burundi. L’objectif de développement du projet est de faciliter les échanges et d’améliorer la commercialisation des chaînes de valeur sélectionnées, ciblant particulièrement les petits commerçants et les agriculteurs.

Le projet se concentre sur plusieurs axes majeurs :

  • Amélioration des infrastructures frontalières : construction et modernisation des postes frontaliers (comme celui de Kavimvira) pour réduire les délais de passage et améliorer les conditions de travail ;

  • Réduction des barrières non tarifaires : simplification des procédures douanières et harmonisation des réglementations commerciales ;

  • Soutien aux chaînes de valeur : appui aux secteurs clés de l’agrobusiness pour augmenter leur capacité d’exportation.

Le financement total du PFCIGL s’élève à 152 millions de dollars, répartis en un Crédit IDA de 76 millions de dollars et un Don IDA de 76 millions de dollars, approuvé le 21 juillet 2022.

L’un des points centraux de la discussion a été la nécessité de poursuivre le projet malgré l’insécurité persistante dans l’est de la RDC. Cette région, riche en ressources mais déstabilisée par des conflits armés, est pourtant la zone d’application principale du PFCIGL.

L’accélération du projet est perçue comme une mesure de résilience économique. En renforçant les infrastructures et en facilitant les échanges légaux, le PFCIGL contribue indirectement à la stabilisation en offrant des alternatives économiques aux populations locales et en réduisant l’attrait pour les activités illicites.

Les deux parties ont probablement discuté de mécanismes d’adaptation, tels que la supervision à distance et la relocalisation ciblée des activités, pour assurer la continuité des travaux dans les zones à risque.

L’engagement conjoint du gouvernement congolais et de la Banque mondiale envoie un signal fort : l’intégration économique régionale est une priorité qui ne sera pas mise en veilleuse par les menaces sécuritaires. L’accélération du PFCIGL est désormais un test de la capacité de la RDC à transformer les défis en opportunités de développement durable.

Bienvenu Ipan

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