Dans son discours sur l’état de la Nation prononcé lundi dernier devant le Parlement réuni en Congrès, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a mis en avant les actions concrètes engagées par le gouvernement pour améliorer le pouvoir d’achat des Congolais. Pour le chef de l’État, la stabilité macroéconomique ne saurait être une fin en soi si elle ne se traduit pas par des effets tangibles dans la vie quotidienne des ménages.
Insistant sur la lutte contre la vie chère, Félix Tshisekedi a rappelé que son gouvernement a déployé une politique active et ciblée afin d’alléger les charges pesant sur les familles. Dans le secteur pétrolier, les négociations menées avec les opérateurs ont permis une baisse significative des prix du carburant à la pompe.
« La stabilité macroéconomique n’a de sens que si elle se ressent dans le panier de la ménagère. C’est pourquoi, nous avons déployé en parallèle une politique active de lutte contre la vie chère. Dans le secteur pétrolier, les négociations menées avec la profession ont permis de réduire le prix de litre d’essence à la pompe passé de 9 990 FC à 2 440 FC dans la zone ouest, de 3772 FC à 3280 FC dans la zone nord et de 3 889 FC à 3330 FC dans la zone sud avec un impact direct sur le coût de transport » a-t-il déclaré.
Le chef de l’État a également mis en exergue une réforme qualifiée de courageuse, mettant fin à la subvention pétrolière accordée aux sociétés minières et à leurs sous-traitants. Cette décision a permis, selon lui, de faire passer les recettes fiscales pétrolières d’environ 4 milliards à 63 milliards de francs congolais dès le premier mois de mise en œuvre de la réforme, tout en maintenant les pertes et le manque à gagner autour de 30 millions de dollars américains en 2025.
Dans le secteur de l’économie réelle, notamment dans l’espace du Grand Katanga, le prix du sac de 25 kilogrammes de maïs, qui atteignait jusqu’à 50 dollars américains en période de soudure, se situe désormais entre 13 et 15 dollars. À Lubumbashi, le prix du « meka » est stabilisé autour de 3 000 francs congolais. Ces évolutions sont le fruit du financement de la production vivrière et du renforcement des capacités de stockage à travers le Fonds de redressement économique, combinés à l’utilisation de l’application Talo et à l’action de centaines d’inspecteurs économiques mobilisés pour moderniser la surveillance des prix et lutter contre la spéculation, indique-t-il.
« Ces efforts conjugués, à savoir la baisse de prix à la pompe, la maitrise de tarifs alimentaires et le contrôle de circuit de distribution démontre que notre combat pour le pouvoir d’achat n’est pas théorique, il se mesure chaque jour dans la vie de ménage sur le marché, dans le transport et dans l’assiette de nos compatriotes », a fait savoir Félix Tshisekedi.
Reconnaissant tout de même que les effets ne sont pas encore pleinement perceptibles partout, le président a assuré que l’action gouvernementale sera poursuivie et intensifiée, notamment par la sécurisation des approvisionnements, la réduction des surcoûts, la lutte contre la spéculation et le soutien accru à la production locale afin d’ancrer durablement la baisse des prix.
« Je sais que les effets ne sont pas encore pleinement perceptibles mais notre action ne s’arrêtera pas là, nous allons la prolonger, l’intensifier en sécurisant les approvisionnements, en réduisant le surcoût, en combattant la spéculation et en soutenant la production locale afin d’ancrer durablement la baisse de prix », martèle-t-il.
Par ailleurs, des dotations substantielles ont été prévues en faveur des infrastructures, de la sécurité, de la diversification économique et des secteurs sociaux essentiels, avec pour objectif d’améliorer le bien-être de la population, de réduire les inégalités et de reconstruire les territoires affectés par les conflits dans un esprit de cohésion nationale et de développement durable, a indiqué le chef de l’Etat.
Sur le plan social, la masse salariale mensuelle de l’État a atteint 1 250 milliards de francs congolais, dont près de 960 milliards destinés à plus de 1,7 million d’agents publics. Le président a rappelé la mise en œuvre des accords de Bibwa en faveur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, l’amélioration des traitements de base des agents et fonctionnaires de l’État, ainsi que l’intégration de 2 500 magistrats dans la paie publique. Parallèlement, les dépenses de fonctionnement ont été réorientées vers la rémunération afin de valoriser le travail et le mérite.
Enfin, Félix Tshisekedi a souligné que cette politique budgétaire a permis le doublement de la rémunération des militaires et des policiers, le financement par le Trésor public du premier jalon de la couverture santé universelle, la consolidation de la gratuité de l’enseignement primaire et le versement régulier des cotisations sociales à la CNSSAP.
Depuis mai 2025, les militaires et les policiers sont officiellement intégrés au régime spécial de sécurité sociale, avec des cotisations partagées entre l’État et les agents et une couverture renforcée, confirmant, selon le chef de l’État, la volonté de faire du pouvoir d’achat et de la protection sociale des priorités concrètes de l’action publique.
Jean-Baptiste Leni